En direct de Cannes
A l'image de son palais des festivals, l'hôtellerie de luxe cannoise fait peau neuve. Sur la Croisette, les quatre étoiles ont réalisé d'importants investissements. Le plan de rénovation du Martinez (100 millions de francs), entamé en 1996, s'est achevé en janvier dernier. La dernière phase des travaux a vu la création de 14 appartements, un changement de décoration dans 40 chambres, la rénovation des trois premiers étages et le ravalement de la façade nord. Des messageries vocales ont été installées dans toutes les chambres, ainsi qu'un nouveau système de sécurité incendie. A la fin des travaux, l'établissement du groupe des hôtels Concorde compte 393 chambres dont 24 appartements. A 500 mètres de là, le Majestic a bouclé ses travaux juste à temps pour le début du festival du film. Un investissement de 60 millions de francs a permis la construction d'un parking de 60 places, d'une nouvelle piscine, d'un room service centralisé, d'un solarium et d'une salle de sport avec hammam et sauna. L'achèvement de l'aile ouest verra l'ajout de 41 chambres, portant leur total à 330. L'autre établissement hôtelier du groupe Lucien Barrière sur Cannes, Le Gray d'Albion, a lui été l'objet cet hiver d'un plan de rénovation des chambres, pour un total de 15 millions de francs.
Un marché très sensible à la conjoncture internationale
Le groupe Barrière entend maintenant complètement réaménager les parties communes de
l'hôtel qui datent de son ouverture en 1980. Complétant l'offre du groupe à Cannes, le
casino Croisette sera lui aussi réaménagé cet hiver, avec notamment l'agrandissement de
son parc de machines à sous, pour un montant de 40 millions de francs. Au complexe Noga
Hilton, un peu plus loin sur la Croisette, c'est le restaurant La Scala, qui a été
refait. Au-delà de la politique de grands travaux menée actuellement à Cannes, (palais
des festivals, réaménagement du port de plaisance), les hôtels profitent de la reprise
observée depuis 1995 sur la Côte, avec notamment le retour des clientèles
nord-américaine et moyennes-orientale, qui l'avaient désertée après la guerre contre
l'Irak. "Ces travaux vont avant tout nous permettre de conserver nos parts de
marché et d'augmenter nos tarifs, affirme Martine Maurin, directrice générale du
groupe Lucien Barrière Côte d'Azur. Nos concurrents modernisent eux aussi leurs
établissements. Tant mieux pour l'hôtellerie cannoise ! Les palaces sont la vitrine de
la ville." Ces importants investissements sont malgré tout des paris sur le
futur. Alors que le groupe Lucien Barrière estime à sept ans la période nécessaire à
un retour sur investissement, il semble que ce soit là une durée minimum pour les autres
palaces cannois. Et si 99 s'annonce prometteur sur la Croisette, le souvenir des années
difficiles de l'après-guerre du Golfe est là pour rappeler aux principaux opérateurs de
l'hôtellerie de luxe qu'ils seraient les premiers touchés par un revirement de la
conjoncture internationale.
A l'image de son palais des festivals, l'hôtellerie de luxe cannoise fait peau
neuve.
L'HÔTELLERIE n° 2613 Hebdo 13 Mai 1999