Haute-Savoie
A l'occasion
de la Foire internationale de La Roche-sur-Foron et juste avant qu'elle ne s'offre une
visite de trois heures à travers les différents stands, Anne-Marie Comparini a reçu un
dossier des mains de Gilbert Lheureux.
En présence de nombreux professionnels, hôteliers et restaurateurs, cafetiers et
exploitants de discothèques, le vice-président de la FAGIHT a saisi l'occasion pour
rappeler à la présidente de la région Rhône-Alpes les problèmes rencontrés par les
professionnels. "Nos adhérents sont découragés. C'est la révolte des actifs
qui gronde", devait-il déclarer avant de lui remettre un dossier complet où les
doléances étaient recensées...
"L'aspect libéral de l'hôtellerie n'autorise ni la facilité pour soi, ni la
docilité vis-à-vis de l'Etat" : cette devise des fondateurs de la FAGIHT il y a
trente ans était énoncée en préambule.
"En Haute-Savoie, premier département touristique de France, nos professionnels
sont dynamiques et savent se remettre en question tous les jours pour mieux servir leur
clientèle. A ce jour, 192 hôtels ont bénéficié de subventions de la Région
Rhône-Alpes, de prêts à taux zéro du conseil général de Haute-Savoie... ce dont nous
remercions les élus. Mais nos professionnels travaillent sans avoir le temps de se
soucier de leur épanouissement familial, avec des horaires démentiels pour eux, chefs
d'entreprise, afin de compenser les problèmes de personnel. Hantés par le dépôt de
bilan à terme et la multitude des contraintes administratives et des contrôles au
quotidien, ils en ont aussi assez d'être en permanence mis à contribution pour maintenir
ou créer des emplois que les options économiques et sociales de l'Etat ne permettent
plus de rémunérer à partir de la marche normale de l'entreprise", a pu lire
Anne-Marie Comparini.
Les revendications majeures
"Les responsables d'activités de services sont de plus en plus découragés et,
dans le cadre de cette Foire Haute-Savoie Mont-Blanc à La Roche-sur-Foron, nous vous
remettons un dossier qui fait état de nos principaux problèmes", a précisé
Gilbert Lheureux à son adresse...
l Pour la vallé de Chamonix
durement touchée par les avalanches, l'incendie du tunnel du Mont-Blanc est dans toutes
les mémoires. La Fédération soutient les initiatives des entreprises touchées par sa
fermeture et elle juge indispensable des mesures d'accompagnement fiscales et sociales
(délais et report de cotisations, d'échéances de crédit, de paiement d'impôts) afin
d'éviter des fermetures d'établissements et des suppressions d'emplois.
l Les Syndicats des
hôteliers, cafetiers, restaurateurs du Chablais (Thonon, Evian, Morzine, Châtel) ont
constitué l'Association touristique et hôtelière du Chablais pour lutter contre le
désenclavement d'une région qui n'est toujours pas desservie par au moins une route type
deux fois deux voies et par un réseau ferroviaire adapté. Ils demandent un contrat
global de développement du Chablais en partenariat avec la Région et l'Etat avec un
volet touristique important.
l Les restaurants d'altitude,
souvent d'anciens chalets d'alpage rénovés, connaissent des conditions d'exploitation
difficiles. "Encore faut-il ne pas les rendre impossibles", s'insurgent
les professionnels qui réclament aux élus d'être vigilants sur la question de l'usage
des motoneiges. "Il n'est pas question de laisser proliférer ces engins dans nos
montagnes... mais l'acheminement vers les restaurants d'altitude doit être autorisé",
disent-ils encore en soulignant que Michel Bouvard, député de la Savoie, a interpellé
le gouvernement à l'Assemblée le 6 avril dernier et qu'on lui a été répondu qu'il n'y
avait "aucune possibilité de dérogation à la loi".
TVA et paracommercialisme
Enfin, sur des sujets plus généraux tels que la baisse de la TVA dans la restauration
traditionnelle ou la récente application de la convention collective nationale des
hôtels, restaurants et cafés, les positions de la FAGIHT ont été précisées.
Il est également demandé une récupération de la TVA sur les repas d'affaires... dans
la mesure où les textes français sur le sujet ont été déclarés illégaux par un
arrêt du Conseil d'Etat du 3 février 1989 ; une vigilance accrue sur le problème du
paracommercialisme par le biais des salles polyvalentes et une reconnaissance officielle
valorisant le savoir-faire des vrais professionnels pour les restaurateurs de métier.
Tous les problèmes portés à la connaissance de la présidente du conseil régional dont
les professionnels espèrent qu'elle "aidera à faire aboutir des dossiers en
instance depuis longtemps".
J.-F. Mesplède
En présence des officiels, Gilbert Lheureux remet à Anne-Marie Comparini un
dossier complet situant les problèmes rencontrés par les professionnels...
L'HÔTELLERIE n° 2613 Hebdo 13 Mai 1999