Déception chez les restaurateurs
Profonde déception pour
Fernand Mischler, président des Maîtres cuisiniers de France, à la suite de l'entretien
qu'il y a eu avec André Daguin au ministère du Commerce et de l'Artisanat. C'est un
refus à l'inscription de certains cuisiniers à la chambre des métiers que leur a
opposé le nouveau chef de cabinet de Madame Lebranchu.
Un dossier qui tenait particulièrement à cur de tous les cuisiniers-restaurateurs
qui voulaient se démarquer et mettre en avant leur professionnalisme. En s'inscrivant à
la chambre des métiers, au-delà du bénéfice qu'ils pouvaient tirer de l'organisation
de l'institution en matière de formation par exemple, ils pouvaient utiliser
l'appellation qui leur convient, celle d'artisan.
Alors qu'en décembre dernier l'ancien chef de cabinet leur avait donné un accord de
principe, c'est une fin de non-recevoir que leur a signifié le nouveau chef de cabinet au
motif que "la volonté du gouvernement aujourd'hui est de permettre, le plus
facilement possible, la libre installation d'un maximum de gens". Les
restaurateurs n'auront donc pas la possibilité de s'inscrire en chambre des métiers
s'ils le désirent "à moins que vous vous engagiez à ce que tous les
restaurateurs quittent les chambres de commerce pour les chambres des métiers",
a prévenu le chef de cabinet. "Pas question, répond Fernand Mischler.
Nous souhaitions permettre justement cette inscription à la chambre des métiers aux
seuls restaurateurs désireux de mettre en avant leur professionnalisme. Mais le
gouvernement se refuse à faire la différence entre celui qui transforme, grâce à son
savoir-faire, le produit, et celui qui le distribue." Une attitude qui scandalise
d'autant plus les cuisiniers que, d'après la prochaine loi d'orientation, les
fermes-auberges, au même titre que les traiteurs, pourront s'inscrire en chambre des
métiers et profiter dès lors du label ARTISAN alors que les restaurateurs ne le pourront
pas ! On marche sur la tête !
PAF
L'HÔTELLERIE n° 2613 Hebdo 13 Mai 1999