Information du consommateur
Il faut commencer par
rappeler les grands principes fondateurs en ce domaine.
n La liberté des prix qui
implique en contrepartie une bonne information du consommateur.
n Le droit alimentaire qui
oblige à servir un aliment sain (qui ne porte pas atteinte à la santé du consommateur)
et loyal, c'est-à-dire vendu pour ce qu'il est vraiment.
En fait, trois points sont vérifiés lorsqu'un contrôle est effectué par les
inspecteurs de la DGCCRF :
n l'hygiène et la sécurité
(arrêté du 9 mai 1995) ;
et, plus précisément, en matière d'affichage :
n la loyauté des transactions
;
n l'information du
consommateur sur les prix.
La loyauté des transactions
En ce qui concerne la loyauté des transactions, on vérifie que les stocks correspondent
à ce qui est proposé sur le menu. En effet, les plats vont être cuisinés avec les
produits en stock. Il faut que ce qui est servi soit en conformité avec ce qui est écrit
sur la carte (articles L. 212.1 du Code de la consommation). L'état des stocks permet
donc à l'inspecteur de se faire une idée très précise de la composition des plats
vendus aux clients.
Le consommateur ne connaît les produits que par l'intermédiaire de ce qui est mentionné
sur la carte. L'article L. 111.1 du Code de la consommation prévoit qu'il faut indiquer
les caractéristiques essentielles des plats proposés. Il ne faut pas chercher à semer
la confusion dans l'esprit du consommateur. En ce qui concerne la dénomination de vente
des produits qui sont proposés, il faut respecter la réglementation, les usages et le
descriptif que l'on fait du plat.
En effet, pour certains produits il y a une réglementation qui vient définir ce qu'ils
sont. C'est par exemple le cas du foie gras dans un décret n° 93-999 du 9 août 1993.
Lorsqu'il s'agit de foie gras reconstitué, il faut écrire "bloc de foie gras"
et non "foie gras". Pour d'autres produits, ce sont les usages qu'il faut
respecter. Ainsi, une escalope est a priori une escalope de veau ; on peut vendre une
escalope de dinde, mais il faut alors préciser "escalope de dinde".
De même, on peut mettre des mentions qualitatives mais il faut qu'elles soient exactes.
Ainsi, la mention "fait maison" s'entend d'un produit issu d'une recette
traditionnelle, fabriqué de façon non industrielle et directement vendu par le
producteur au consommateur final (Cour de cassation du 17 septembre 1997).
L'information du consommateur sur les prix
En ce qui concerne l'information du consommateur sur les prix, la DGCCRF nous indique que
les vérifications se font selon les modalités suivantes :
n Vérification de la
conformité de l'affichage à l'arrêté du 3 décembre 1987 : la somme doit être la
somme totale qui sera facturée aux clients. Il doit s'agir des prix nets : si le
personnel est payé au service, il faut qu'il soit écrit "service compris".
Cette somme doit être exprimée TTC, en monnaie française.
Il est possible de l'exprimer également en euros mais il n'y a pas d'obligation.
Toutefois, si c'est le cas, la conversion doit être faite en appliquant le taux officiel,
à 6 chiffres, de 6,55957 francs pour 1 euro. On doit arrondir en tenant compte du 3e
chiffre après la virgule. Par exemple, 2,786 euros doivent être arrondis à 2,79 euros.
L'administration estime que si l'on affiche le prix en euros, c'est que, a priori, on
accepte les règlements en euros. Si ce n'est pas le cas ou que l'on n'accepte que
certains moyens de paiement, il faut le mentionner pour en informer le consommateur.
n L'affichage en lui-même
doit être effectué à l'intérieur et à l'extérieur en application de l'arrêté du 27
mars 1987. En ce qui concerne les débits de boissons, il faut afficher à l'extérieur le
prix des 9 prestations les plus servies (tasse de café noir, demi de bière à la
pression, un plat du jour, un sandwich, et avec la contenance : une bouteille de bière,
un jus de fruits, un soda, une eau minérale plate ou gazeuse, un apéritif anisé) ainsi
que les prix au comptoir, en salle, en terrasse s'il y a des différences. Il faut
également afficher les restrictions éventuelles. A l'intérieur, tous les prix doivent
être affichés. En ce qui concerne les restaurants, ceux-ci doivent afficher à
l'extérieur le menu ou la carte, le prix de chaque prestation, si la boisson est comprise
ou non, le prix de 5 vins ou de 5 boissons couramment servies si le restaurateur ne sert
pas de vin ainsi que leur contenance. L'affichage doit être visible et lisible, il doit
avoir lieu pendant toute la durée du service (pour le midi au moins à partir de 11 h 30
et pour le soir au moins à partir de 18 heures). A l'intérieur, l'affichage doit être
le même avec en plus le prix de toutes les boissons avec leur contenance. La carte des
vins peut être distincte de la carte des mets.
D. Bouchet
Le cas de la carte des vinsIl faut appliquer le règlement CEE n° 2392/89 du 24 juillet 1989 qui interdit
toute présentation fausse ou allégation de nature à induire en erreur le consommateur.
Il faut impérativement mettre la dénomination de vente, la contenance et le prix de tous
les vins sur la carte. Pour une plus grande lisibilité, la DGCCRF recommande de diviser
la carte en plusieurs parties. Une partie où seront mentionnés les vins d'appellation
d'origine contrôlée (AOC) et d'appellation d'origine - vins délimités de qualité
supérieure (AOVDQS) qui sont des vins de qualité supérieure, et une partie où seront
mentionnés les vins de table dont les vins de pays. On peut mettre d'autres indications
mais il faut qu'elles soient justes. Ainsi, il est possible de rajouter le cépage, comme
gamay ou sauvignon mais cela ne dispense pas d'indiquer, par exemple, l'appellation
Touraine ou Bordeaux, correspondant au cépage concerné. |
L'HÔTELLERIE n° 2615 Hebdo 27 Mai 1999