Auvergne
Cinq hôteliers-restaurateurs de la région d'Ambert (Puy-de-Dôme) se sont unis pour mieux se vendre. "Les journées des professionnels sont longues. Ils ne disposent donc pas de temps pour se vendre et la vente n'est pas leur métier", souligne Thierry Pagès, animateur tourisme et hôtellerie à la chambre de commerce et d'industrie d'Ambert. C'est pourquoi l'idée a germé et fait son chemin. Vendre seulement des prestations hôtelières, sans animations, sans activités, devient très difficile. Il fallait donc "monter des produits touristiques", poursuit Thierry Pagès. Et trouver une structure pour les mettre au point, les définir, les peaufiner et surtout les commercialiser. Sandrine Mairal, du cabinet conseil Tourisme et Qualité, a donc été engagée à mi-temps, au printemps dernier, pour mener à bien le projet. Sept produits ont été déterminés. Des formules "découverte" permettent de visiter le Haut-Forez avec des circuits sur une journée. D'autres prestations s'adressent aux groupes, sur des durées plus longues de deux à cinq jours ou durant le week-end. Un exemple de randonnée propose sept jours et six nuits dans trois hôtels différents. Et un hôtelier associe même la marche et la gastronomie. "Nous avons surtout travaillé sur la région de Lyon et de Saint-Etienne, auprès des autocaristes, des tour-opérateurs et des clubs du troisième âge, explique Sandrine Mairal. C'est une zone à fort potentiel et proche du Pays d'Ambert. Et nous avons commencé à démarcher des voyagistes étrangers."
La clientèle des gîtes ruraux
Les premiers résultats sont encourageants. Ils ont dépassé les objectifs, modestes il
est vrai, que s'étaient fixé les hôteliers. "Comme retombées immédiates, nous
avons le fichier clientèle que nous nous constituons", précise Roger Béraud,
du Creux de l'Oulette à La Chaulme. "Nous avons aussi reconquis des clients de
gîtes ruraux, qui aiment une certaine ambiance nature-campagne, mais veulent un certain
confort", poursuit le restaurateur. Les premières démarches ont débuté en
1996. Il a fallu dresser un état des lieux : points positifs et points négatifs ; fixer
des objectifs ; apprendre à vendre son établissement de l'intérieur ; savoir animer le
séjour de ses clients, etc. Au total, les professionnels ont dépensé 600 000 F sur
trois ans pour lancer leur commercialisation, sans compter les aides diverses du conseil
régional, de la CCI, de l'Europe. Un effort non négligeable qui montre la volonté des
hôteliers de la région d'Ambert de s'en sortir. "Nous ne pouvons pas travailler
seul et notre démarche est indispensable pour notre avenir, soutient Roger Béraud. Se
regrouper, cela limite les frais et permet de resserrer les liens entre nous."
Les hôteliers ont d'ailleurs harmonisé leurs dépliants individuels en utilisant le
même format et la même présentation. Pour la "publicité", "Pays
d'Ambert, l'Auvergne côté Forez" s'est appuyé sur des conférences de presse et
les retombées médiatiques des articles écrits par des journalistes invités à venir
découvrir la région et ses animations. "Nous avons eu une quarantaine d'articles
tant dans la presse régionale que dans les magazines et la presse nationale",
souligne Thierry Pagès. Après des débuts prometteurs, les hôteliers visent maintenant
une hausse d'une dizaine de points de leur taux d'occupation. "Nous espérons
atteindre 60 % alors que la moyenne d'Ambert tourne aux alentours de 50 %",
ajoute Roger Béraud.
P. Boyer
Se commercialiser directement : (de gauche à droite) Serge Colomb ; Sandrine
Mairal ; Alain Beaudoux ; Roger Béraud et Isabelle Ollier.
L'HÔTELLERIE n° 2616 Hebdo 3 Juin 1999