Les stages facultatifs sont
des stages qui ne sont pas nécessaires à l'obtention d'un diplôme ou qui ne sont rendus
obligatoires par aucune école. Ces stages sont à la seule initiative du stagiaire et
n'entrent donc pas dans le cadre du cursus scolaire. C'est par exemple le cas d'une
personne se présentant dans un établissement et demandant, n'ayant pas de connaissance
dans le métier envisagé, à effectuer un stage pour se former.
Ces stagiaires ne disposent pas de convention de stage. Un contrat déterminera donc les
conditions et les obligations de chacun.
Il convient d'être ici très prudent dans la rédaction de ce contrat qui ne devra pas
laisser d'ambiguïté sur le statut réel du stagiaire : la frontière entre un stage et
le salariat étant extrêmement mince, il faut éviter qu'une inspection du travail
n'entraîne une requalification du contrat de stage en contrat de travail.
Le statut du stagiaire
Le stagiaire n'est en principe pas assimilé à un salarié titulaire d'un contrat de
travail. Il doit donc normalement être considéré de la même manière qu'un stagiaire
bénéficiant d'une convention de stage. A ce titre, son employeur n'a donc pas à cotiser
aux ASSEDIC.
Le "contrat de stage", comme la convention, fixera les modalités du stage. Ce
contrat devra prévoir l'ensemble des éléments convenus dans la convention de stage
(détail des tâches effectuées par le stagiaire, gratification éventuelle, durée du
stage, objectif du stage...) (voir p. 16).
Obligations de l'employeur
Avant toute chose, l'employeur devra faire passer une visite médicale d'embauche au
stagiaire. Le médecin du travail décidera si la personne est apte à effectuer le stage
ou non.
Concernant la couverture sociale du stagiaire, à défaut d'établissement d'enseignement,
c'est l'employeur qui devra l'assurer. Toutefois, le montant des cotisations versées
dépendra de la gratification allouée.
w Si le stagiaire ne perçoit aucune gratification,
l'entreprise devra tout de même verser des cotisations patronales sur la base de 25 % du
SMIC au 1er janvier de l'année (40,22 x 186,33 x 25 % = 1 873,50 F). L'entreprise est
tenue de verser ces cotisations, même si le stagiaire bénéficie déjà d'une couverture
sociale, car le risque accident du travail doit être couvert et n'est pas inclus dans la
couverture sociale initiale du stagiaire.
w Si le stagiaire obtient une gratification d'un montant
inférieur à 25 % du SMIC (inférieure à 1 873,50 francs), là encore, les cotisations
patronales sont également dues. Elles sont, de la même manière, calculées sur
l'assiette forfaitaire de 1 873,50 francs (25 % du SMIC), et au taux applicable aux autres
salariés de l'entreprise. La CSG et la CRDS n'ont pas à être précomptées.
w Si le stagiaire perçoit une gratification supérieure à
25 % du SMIC (supérieure donc à 1 873,50 francs), celle-ci est considérée comme une
rémunération. A ce titre, l'employeur aura donc à verser l'ensemble des cotisations
patronales et salariales de Sécurité sociale. Ces cotisations sont calculées selon les
taux de droit commun et sont acquittées par l'entreprise pour l'ensemble des risques (y
compris la CSG et la CRDS précomptées sur le montant de la gratification brute après un
abattement de 5 %).
Tout comme pour les stagiaires bénéficiant d'une convention de stage, en cas de mois
incomplet, la limite de 25 % du SMIC est à réduire au prorata du temps de présence par
application de la règle du trentième. Par exemple, pour un stagiaire effectuant un stage
de 5 jours, il faut d'abord calculer la valeur de la formation professionnelle pour un
mois puis rapporter cette valeur au nombre de jours travaillés. Ainsi, la valeur de la
formation professionnelle est de 40,22 x 25 % = 10,05 F par heure de stage, soit, pour un
mois : 186,33 x 10,05 = 1 873 francs.
Pour un stage de 5 jours (et quel que soit le nombre d'heures travaillées), l'assiette
retenue est donc de : 1 873 x 5/30 = 312,16 (313 F arrondis au franc supérieur).
Fisc et stagiaire, une histoire d'amour... à court termeEn ce qui concerne le stagiaire, le fisc a depuis longtemps admis que les
indemnités de stage qu'il perçoit sont exonérées d'impôts. Toutefois,
l'administration a quand même fixé trois conditions qui limitent cet élan de
générosité : |
L'HÔTELLERIE n° 2616 Hebdo 3 Juin 1999