Les étrangers effectuant un
stage en France peuvent se classer en trois catégories :
w les stagiaires professionnels étrangers en provenance
d'un pays de la CEE ;
w les stagiaires en provenance de pays autres que la CEE
mais ayant conclu des accords internationaux ;
w les stagiaires d'origine non CEE et dont les pays
d'origine n'ont pas conclu d'accords avec la France.
Les stagiaires provenant d'un pays de l'Union européenne (Allemagne, Autriche, Belgique,
Danemark, Espagne, Finlande, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal,
Royaume-Uni, Suède), n'ont pas à requérir d'autorisation provisoire de travail pour
effectuer un stage dans une entreprise française et il leur est délivré par la
préfecture une carte de séjour qui a une validité de 10 années. Ils bénéficient du
principe de libre circulation des travailleurs (article 48 du Traité de Rome). Ils ne
peuvent donc pas être traités différemment des nationaux en matière de conditions de
travail, de protection sociale et d'accès à l'emploi. S'ils bénéficient d'une
convention de stage, c'est celle-ci qui régit les questions d'assurance (obligation ou
non pour l'employeur de cotiser à la Sécurité sociale). Dans le cas contraire, le stage
doit être considéré comme un stage facultatif et bénéficier du même statut au regard
de la Sécurité sociale que ces derniers.
Pour accueillir un stagiaire étranger provenant d'un pays autre qu'un pays de l'Union
européenne, les entreprises ont l'obligation de passer par l'Office des migrations
internationales (OMI). Cet organisme effectuera les recherches de stagiaire et vous
facturera celle-ci (360 francs au 1er janvier 1999). Si vous recevez une candidature
spontanée d'un étranger et que vous souhaitez y donner suite, vous devez vous mettre en
rapport avec l'OMI qui vérifiera si vous pouvez intégrer le stagiaire à votre équipe.
Attention, le passage par l'OMI est obligatoire, et le non-respect de cette procédure
peut entraîner une peine de prison de 3 ans au plus et une amende de 20 000 francs.
Les étrangers en provenance de pays ayant conclu des accords internationaux avec la
France doivent se faire délivrer une autorisation provisoire de travail. La durée du
stage ne peut excéder 18 mois. La direction départementale du travail vise les contrats
de stage, vérifie la réalité de la finalité du stage de formation, et remet au
stagiaire une autorisation de travail. La préfecture lui remet une carte de séjour. Les
conventions de stage conclues avec les écoles de ces pays peuvent prévoir que les
stagiaires ne percevront qu'une indemnité. Concernant les charges de Sécurité sociale,
l'employeur devra se reporter aux dispositions de la convention de stage. En l'absence
d'une telle convention et si l'employeur verse une indemnité, il conviendra d'utiliser
les règles applicables aux stages facultatifs. Lorsque les frais de voyage sont pris en
charge par l'entreprise d'accueil, ils seront considérés comme des frais professionnels,
exonérés en tant que tels des cotisations sociales.
Les étrangers non ressortissants de la CEE et ne provenant pas de pays ayant signé des
accords bilatéraux de stage doivent effectuer un stage de courte durée (moins d'un an en
principe). Un contrat type est fourni par l'OMI et doit être signé par l'employeur. Le
stagiaire est ici considéré comme un salarié, et perçoit donc à ce titre une
rémunération au moins égale au SMIC. L'employeur devra donc également verser les
diverses cotisations correspondant aux salaires payés, au même titre qu'un salarié
ordinaire.
Pour obtenir de plus amples informations sur l'ensemble des modalités d'accueil d'un
stagiaire étranger, nous vous conseillons de vous adresser à l'Office des migrations
internationales :
44 rue Bargue
75015 Paris
Tél. : 01 53 69 53 70
Fax : 01 53 69 53 69.
L'accueil d'un stagiaire étranger : une formidable opportunité d'échange.
Faut-il faut prendre en compte la valeur des avantages en nature octroyés à un stagiaire pour calculer le seuil d'exemption des cotisations ?Dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, il est d'usage de ne pas inclure les
avantages en nature dans le montant de la gratification du stagiaire. |
STAGE OBLIGATOIRE (risque accident du travail couvert par l'établissement) | |||
---|---|---|---|
absence | gratification | gratification | |
de gratification | < 30 % du SMIC | > 30 % du SMIC | |
ASSEDIC | NON | NON | NON |
Charges | NON | NON | ensemble des cotisations |
patronales et salariales, sur la | |||
totalité de la gratification (y | |||
compris CSG et CRDS) | |||
Retraite | NON | NON | OUI |
complémentaire | |||
Taxes et participa- | NON | NON | OUI |
tions sur les salaires | |||
STAGE OBLIGATOIRE (risque accident du travail non couvert par l'établissement) | |||
absence de | gratification | gratification | |
gratification | < 30 % du SMIC | > 30 % du SMIC | |
ASSEDIC | NON | NON | NON |
Charges | cotisations sociales de Sécurité sociale | ensemble des cotisations socia- | |
sur la valeur forfaitaire de la formation | les, patronales et salariales, | ||
professionnelle (25 % du SMIC) | sur la totalité de la gratification | ||
(y compris CSG et CRDS) | |||
Retraite complémentaire | NON | NON | OUI |
Taxes et participations | NON | NON | OUI |
sur les salaires | |||
STAGES FACULTATIFS | |||
absence de | gratification | gratification | |
gratification | < 30 % du SMIC | > 30 % du SMIC | |
ASSEDIC | NON | NON | NON |
Charges | cotisations sociales de Sécurité sociale | ensemble des cotisations socia | |
sur la valeur forfaitaire de la formation | les, patronales et salariales, sur | ||
professionnelle (25 % du SMIC) | la totalité de la gratification (y | ||
compris CSG et CRDS) | |||
Retraite complémentaire | NON | NON | OUI |
Taxes et participations | NON | OUI | OUI |
sur les salaires |
L'HÔTELLERIE n° 2616 Hebdo 3 Juin 1999