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Concentration

Le Club Med rachète Jet Tours

En rachetant Jet Tours, le Club Méditerranée conforte sa position de premier groupe touristique français. Une opération qui devrait lui permettre, outre un élargissement de ses activités vers le tour-operating, de réelles économies d'échelle en matière d'achats de transport.

C'est pour un montant de 485 millions de francs que le Club Méditerranée s'est porté acquéreur du voyagiste Jet Tours. Une évolution importante pour le créateur des clubs de vacances qui va ainsi avoir accès à un autre métier, moins capitalistique, moins risqué au niveau de l'immobilier. "Un rachat qui s'inscrit dans la stratégie du Club depuis 2 ans qui après un redressement s'engage dans le redéploiement et l'élargissement de ses activités", explique-t-on au Club Méditerranée. "Nous voulons devenir de plus en plus une entreprise de services", souligne Philippe Bourguignon. Un rapprochement qui repose sur la mise en commun d'un savoir-faire complémentaire dans les domaines opérationnels et marketing ainsi que sur la mise en œuvre de synergies : les économies identifiées en matière d'achats de transport sont d'ailleurs estimées à un minimum de 30 millions de francs pour la 2e année.
Une opération qui permet dès lors au Club d'accroître ses parts de marché, les clients se voyant proposer une offre beaucoup plus large et variée et ce, sous plusieurs marques. Des marques dont on ne connaît pas encore l'avenir, certaines telles Eldorador pouvant faire doublon avec les produits du Club. Une manière aussi d'être en première ligne sur une activité modestement développée encore au Club Med à travers Club Med découvertes qui ne réalisait qu'un CA de 100 millions de francs. Une acquisition qui devrait augmenter le ratio d'endettement d'une manière significative, l'endettement net devant, selon les experts, remonter aux alentours de 100 % des fonds propres l'année prochaine.

L'artisan du redressement
Réné-Marc Chikli, artisan du redressement de Jet Tours où il était entré en 1994 après avoir passé une quinzaine d'années au sein de l'équipe dirigeante de Méridien, en restera président, dirigeant en plus l'activité Club Med découvertes. Rachetée en 1998 par ses cadres (30 %), le groupe Teicer (34 %) et la société de capital développement TCR (36 %), cette ancienne filiale d'Air France, sous la houlette de Réné-Marc Chikli, a en un an opéré un redressement spectaculaire : un bénéfice net de 33 millions de francs venait d'être annoncé pour un CA de 1,6 milliard sur l'exercice 1998. Le nouveau pôle pèsera près de 2 milliards de francs.
PLN


L'HÔTELLERIE n° 2617 Hebdo 10 Juin 1999

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