Beaujolais
"Nous voulons être
prophètes en notre pays et, comme ce fut le cas en 1998, nous avons choisi d'être
présents là où personne ne nous attendait. Des erreurs ont été commises auprès de la
restauration lyonnaise dans les années 60 et 70 avec un niveau qualitatif parfois
insuffisant et des prix perçus comme injustifiés par les consommateurs. Depuis une
vingtaine d'années, le marché lyonnais a été progressivement réduit à la portion
congrue", explique Michel Deflache, président de l'UIVB pour justifier la
relance d'une opération qui avait connu un succès intéressant en 1998... avec la Coupe
du Monde de Football.
Participant à l'opération pour la deuxième année consécutive, René Peltier (All
Sports Café) souligne que "le problème du beaujolais est lié au manque de
perception de l'après-beaujolais nouveau. Ce vin est considéré comme sympa, mais
totalement marketing".
Pour démontrer qu'il n'en est rien, l'UIVB veut tenter de poursuivre le retournement de
tendance enregistré depuis deux ans et qui s'accompagne d'une belle percée des vins du
Beaujolais à Lyon. Les beaujolais-villages sont de ceux-là. Et pour "reprendre
pied dans la restauration lyonnaise", ils seront proposés à une clientèle
plutôt "jeune et branchée" et qui "n'aura pas les a priori de
ses aînés". Pour aller à sa rencontre, 17 établissements avaient été
choisis en 1998. Ils seront une vingtaine cette année qui se sont engagés à mettre en
uvre, de mai à mi-juillet, une opération de promotion de l'appellation en
proposant une formule spéciale Beaux Jours pour le déjeuner ou le dîner, accompagnée
de beaujolais-villages. Chaque participant à l'opération a accepté un cahier des
charges incluant, en particulier, une clause sur les prix consommateurs à ne pas
dépasser.
Un verre, un sandwich
"Pendant la Coupe du Monde de Football, j'avais une clientèle surtout étrangère
qui connaissait les vins du Beaujolais et avec laquelle je n'ai eu aucun problème. Les
Lyonnais ont apprécié eux aussi et ont découvert le charme des rosés. En ce qui me
concerne, je tiens désormais ces vins à la carte", explique le patron du Rock
in Chair. "Je ne proposais plus de vins du Beaujolais depuis quelques années,
mais avec une formule associant un verre à un sandwich, les clients ont adhéré",
confirme celui du Barrel House, une micro-brasserie du quartier des Terreaux.
Tous ont donc signé une nouvelle charte avec Michel Deflache qui souligne que si les
résultats sont "encore modestes d'un point de vue quantitatif" (NDLR :
un peu plus de 1 000 bouteilles au total), l'appellation a "investi un nouveau
terrain, touché de nouveaux consommateurs et bénéficié d'une visibilité qu'elle
n'avait pas auparavant".
Outre du matériel promotionnel édité pour l'occasion aux couleurs des Beaux Jours
Beaujolais, une soirée d'animation est programmée dans chaque établissement participant
à l'opération.
J.-F. Mesplède
Les établissementsBarrel House-Irish Pub, Le Navire, Le Color's (Lyon 1) ; Rock in Chair, All Sports Café, Gambas House, La Mère Cottivet, Café Léone (Lyon 2) ; La Maison de l' (Lyon 3) ; Le Cabaretier, Amphitryon, Chicano's Café (Lyon 5) ; Bus Café, La Maison de l' (Lyon 6) ; En mets fait ce qu'il te plaît, Ninkasi Ale House (Lyon 7) ; l'Association du quai Pierre-Scize (Lyon 9) ; Le 115 (Villeurbanne) ; La Paillotte (Rochetaillée). |
L'HÔTELLERIE n° 2617 Hebdo 10 Juin 1999