Parce que les produits sont de mieux en mieux contrôlés, parce que l'information
circule de plus en plus vite, les consommateurs sont aujourd'hui particulièrement
sensibilisés aux problèmes de sécurité alimentaire. Autant dire que les restaurateurs
sont dès à présent directement concernés par le phénomène d'insécurité qui se
développe dans la population. La méfiance à l'égard de tous les produits qui peuvent
présenter un risque, de quelque nature qu'il soit, se traduit également vis-à-vis de la
restauration.
Les professionnels, s'ils veulent préserver leurs parts de marché, devront être de plus
en plus attentifs à la provenance des produits qu'ils transforment mais surtout, ils
devront savoir informer leurs clients de leur démarche. Ceux qui pensent que
l'inquiétude qu'ils remarquent chez leurs clients n'est que conjoncturelle, dioxine
oblige, se trompent. En effet, face au développement de la mondialisation et de
l'évolution technologique, les consommateurs sont de plus en plus perdus ; tout va trop
vite, ils n'ont plus leurs marques, ils ont perdu leurs références. L'offre évolue à
une vitesse qui les dépasse, ils devinent qu'ils prennent des risques et sont inquiets de
ne pas pouvoir les mesurer alors qu'ils se doivent de les assumer. Une responsabilité
qu'ils ne seront pas longs à rejeter sur les restaurateurs de qui ils exigeront les
meilleures références pour leur accorder leur confiance. Tâche lourde encore pour tous
ceux qui, eux aussi, sont quelque peu perdus face à une offre riche, organisée,
encadrée, qui s'autoproclame sécurisée alors que l'on apprend régulièrement combien
les résultats sont douteux. Qui croire ? En qui avoir confiance ? Même si la question
reste encore sans réponse, il est essentiel de savoir que les consommateurs ne feront
plus confiance qu'à ceux qui s'engageront en matière de qualité et de sécurité.
PAF
L'HÔTELLERIE n° 2617 Hebdo 10 Juin 1999