Partenariat FNOTSI-Accor
Une phrase qui allait vite
faire l'effet d'une bombe ! Il n'aura pas fallu plus d'une semaine pour que la colère
gronde tant chez les indépendants que chez certains groupes hôteliers. "C'est
proprement scandaleux", écrit Robert Perol, président de la chaîne, aux
adhérents Citôtel. "La FNOTSI vit des fonds publics et elle est censée
représenter l'ensemble de l'hôtellerie française et non aider à la promotion d'un
groupe hôtelier en particulier, fût-il le premier de France" et d'en appeler à
tous les hôteliers pour qu'ils imposent à leurs instances syndicales d'intervenir
auprès du ministère ; dans le cas contraire, "nous pourrions réagir par une
grève des paiements de nos cotisations, suivie de démissions massives si les syndicats
cherchent à enterrer cette affaire".
Président des hôteliers du syndicat du Bas-Rhin, Patrick Diebold a immédiatement réagi
avec d'autres hôteliers. "Je n'accuse Accor de rien du tout, c'est la position de
la FNOTSI que je dénonce. Si la FNIH n'arrive pas à stopper ce dossier dans les jours
qui viennent, nous devons remettre en cause la défense de l'hôtellerie indépendante."
Un hôtelier parisien ironise : "On peut tirer un coup de chapeau à Accor, la
plupart des établissements du groupe ont refusé de travailler avec les OT pendant des
années, considérant que ça ne pouvait rien leur apporter. Ils ont bien négocié leur
changement de politique. Maintenant, ça va vraiment leur servir à quelque chose ! Une
fois de plus, ils donnent la tendance. Aux hôteliers de s'approprier davantage l'outil de
promotion que sont les OT."
Etonnement
Côté FNOTSI, on ne comprend pas l'émotion des hôteliers indépendants. "Ce
n'est pas la première fois que nous avons un partenariat avec un groupe hôtelier, explique
Michel Claude, directeur de la FNOTSI. Depuis 4 ans, nous avons de nombreuses actions
menées avec la Fédération nationale des Logis de France et personne n'a rien trouvé à
redire." Et de préciser que la FNOTSI pourrait se contenter de ne jouer qu'un
rôle administratif mais que, consciente de l'importance du tourisme en France, elle va
plus loin et prend des initiatives promotionnelles, telles "bon week-end en
ville" ou la création d'un site Internet entre autres. Ce partenariat avec le groupe
Accor a été conçu dans le cadre de la création d'une "carte d'identité
tourisme", remise à tous les administrateurs et personnels des OT, afin qu'ils
bénéficient de certains avantages. Le groupe Accor accorde ainsi une réduction de 25 %
le week-end aux porteurs de la carte.
Aucun ostracisme
"L'offre de l'hôtellerie française est composite, explique Michel Claude.
Nous encourageons les OT à fédérer l'ensemble des prestataires, ils doivent être des
animateurs de l'offre locale, nous sommes ouverts à toutes les composantes, sans
exclusion des chaînes ou des indépendants." De toute évidence, tant Marc
Dumoulin, président de la FNOSI que Michel Claude, son directeur, espèrent faire
comprendre leur position : "Nous ne voulons pas faire d'ostracisme, nous sommes
d'accord pour avoir une réflexion avec l'hôtellerie indépendante, nous l'avons fait
savoir à la FNIH qui comprend notre action, parfaitement consciente que la FNOSTI ne peut
refuser de passer des accords avec ceux qui prennent des initiatives. Nous allons voir
avec les syndicats comment faire pour assurer la promotion de l'hôtellerie indépendante,
au-delà de ce que font tous les jours les offices de tourisme." Affaire à
suivre donc. En attendant, les hôteliers pourraient se regrouper et voir comment, au sein
de leurs OT, ils peuvent être mieux vendus.
PLN
* 200 offices de tourisme ont reçu ce courrier accompagné de 200 dépliants et affichettes.
L'HÔTELLERIE n° 2618 Hebdo 17 Juin 1999