FDIH Gers en Gascogne
La FDIH Gers en Gascogne, que préside Philippe Piton depuis quatre ans, a la particularité de bénéficier d'un fort taux de syndicalisation (300 adhérents sur 400 entreprises). Cette caractéristique découle en grande partie de la situation du département dont la notoriété, d'abord historique pour ses produits locaux, puis formidable depuis le film Le Bonheur est dans le pré, est sans commune mesure avec sa pauvreté économique (170 000 habitants, 54 000 actifs, 9 000 cols blancs) et sa fragilité touristique (80 hôtels répertoriés, dont 10 comptent plus de 20 chambres, et un seul plus de 50 chambres). Persuadés qu'ils ne s'en sortiront pas sans s'unir, sans accompagner les prises de décision des instances locales, et sans participer à leur mise en application, les professionnels sont aujourd'hui fortement impliqués dans la politique touristique du Gers. Leur fédération participe depuis quatre ans à la gestion du fonds commun de promotion du comité départemental du tourisme (qui détermine les actions du CDT), et a pris des parts dans Loisirs Accueil, par le biais de la création d'un GIE, de sorte que le service départemental commercialise une partie des établissements hôteliers (actuellement 12). "A ce niveau, nous avons fait le choix de vendre des produits et non des lits", explique Philippe Piton.
Contrat de plan
Représentant la profession au sein d'une vingtaine d'instances différentes, la
Fédération est désormais incontournable, et milite au sein de la commission
départementale d'action touristique pour la création d'une vraie politique hôtelière.
"Nous nous battons pour figurer au contrat de plan Etat-Région en cours de
négociation. Nous demandons des interventions palpables et chiffrées, nous voulons que
l'enveloppe soit gérée par nous", a rappelé Philippe Piton au cours de
l'assemblée générale qui s'est déroulée dernièrement à Lectoure.
Ce plan de relance de l'industrie hôtelière, indispensable pour moderniser les
établissements, créer des produits touristiques et commercialiser la destination, va
s'inspirer, explique Philippe Piton, de ce que les agriculteurs ont créé il y a une
vingtaine d'années. "Ils ont réussi à mettre en place une super politique avec
leurs fermes-auberges, leurs gîtes, etc. Il est d'ailleurs vraiment regrettable que tout
ait été misé sur les chambres d'agriculture à l'époque. A notre tour d'avancer
désormais. Mais pour réussir, il faut mettre en place une véritable politique, il faut
de la cohérence. Si nous ne parvenons pas à relever ce défi, l'hôtellerie n'a pas
d'avenir dans ce département où il ne restera plus que quelques gros établissements, et
2 ou 3 petits hôtels."
A cet égard, comme pour souligner l'urgence, l'année 98, avec un TO de 51 %, a été
marquée par 20 liquidations judiciaires dans le Gers. Cependant, un club hôtelier en
cours de création, avec déjà une dizaine d'établissements adhérents, se propose de
lancer des produits commerciaux et de vendre des séminaires, ces derniers ne générant
encore que 5,8 % du chiffre d'affaires des établissements. Côté restauration, le Gers
n'est pas à la hauteur de ses richesses gastronomiques, alors que L'Hôtel de France n'a
pas encore retrouvé son étoile. "Les affaires sont des affaires vieillissantes,
beaucoup d'entre elles sont à céder. Les jeunes chefs qu'on aimerait accueillir dans le
département hésitent à venir en raison de sa pauvreté", explique Philippe
Piton, qui espère que la mise en place d'une charte de qualité (avec les Restaurateurs
de France) permettra d'obtenir des aides du Département et de la Région.
Le renouvellement du conseil d'administrationPrésident : Philippe Piton (Le Rive Droite, Villecomtal/Arros) Les présidents de section |
L'HÔTELLERIE n° 2618 Hebdo 17 Juin 1999