Au lycée hôtelier du Touquet
Si Christian Romelé, 46 ans,
demeure l'inamovible chef de travaux du LH du Touquet pour sa neuvième rentrée
consécutive, il est entouré d'un proviseur adjoint nommé depuis un peu plus d'un an au
Touquet, Pierre Rincheval, 53 ans, et d'un nouveau proviseur, Michel Hennart, 52 ans. Tous
deux font carrière dans la région. Longtemps en poste au lycée Watteau de Valenciennes,
Pierre Rincheval a déjà été adjoint à Berck et à Montreuil-sur-mer avant de prendre
ce poste au Touquet à la rentrée 1997. Michel Hennart a occupé deux postes d'adjoint à
Boulogne-sur-Mer avant de devenir principal de collège à Etaples et proviseur au Touquet
depuis ce 1er septembre. Son prédécesseur Bernard Viart a été nommé à la tête d'un
établissement français à l'étranger. "Je viens d'un établissement assez
difficile. Il est réconfortant de trouver ici d'excellents résultats et des élèves
motivés, de bonne présentation", constate Michel Hennart. Ce que confirme
Christian Romelé : "La cerise sur le gâteau, c'est de constater que bon nombre
de jeunes issus de seconde professionnelle, (NDLR souvent considérée en France comme un
parking de jeunes en échec) se retrouvent quelques années plus tard lauréats d'un BTS.
40 % des jeunes qui obtiennent un BEP chez nous passent par une première d'adaptation et
entrent avec succès en terminale technologique hôtellerie. Plusieurs ne s'arrêtent pas
là. Ici, on peut rattraper un enseignement qui au départ paraissait hors de portée.
C'est très motivant. D'autant qu'à mon avis les jeunes qui ont suivi ce cursus long de
six ans disposent des meilleurs atouts dans le monde professionnel." Le lycée
accueille actuellement environ 650 élèves en enseignement initial de la seconde au BTS,
et 45 à 50 apprentis par an. Le centre de formation continue compte de 100 à 150
élèves simultanément. La vie n'est pourtant pas si facile, ni pour les élèves, ni
pour leurs familles. Situé dans une petite ville, même si la station est importante, le
LH reçoit un effectif de 90 à 100 % originaire d'autres communes. Un tiers est interne,
les autres sont logés en ville. Mais les débouchés sont au bout. Dans le bureau de
Michel Hennart, le fax marche bien. Compter une trentaine de propositions d'emplois en un
mois et demi. Les demandes en provenance de l'étranger augmentent et se diversifient.
Outre les traditionnelles demandes britanniques, on voit à présent des courriers et fax
d'Europe de l'est. Des chefs français en poste à grande distance, en Extrême Orient par
exemple, contactent le lycée. Mais la plus forte demande provient des suites de stages,
des rapports noués avec les chefs des grandes brigades, parisiennes en particulier, du
compagnonnage des anciens élèves. Guy Legay et François Damski au Ritz sont cités
parmi les principaux contacts. Le LH du Touquet est sans aucun doute parmi les plus
avancés en France dans le développement des échanges avec l'étranger. Ce furent
d'abord des établissements du Palatinat allemand, qui concernent une quinzaine d'élèves
en plusieurs lieux. Depuis six ans fonctionne un échange (18 élèves cette année) avec
Carry en Caroline du nord. Depuis cinq ans, une douzaine d'élèves se rendent à Cheng Du
en Chine centrale. Depuis six ans également, fonctionne un autre échange avec Palma de
Majorque. Un partenariat avec la région voisine du Sussex anglais débute. Dix apprentis
sont partis au Viêt-nam trois semaines. Le Maroc est une prochaine destination... "Notre
souci est de développer des échanges avec des régions du monde au terroir intéressant",
commente Michel Hennart. Le financement, la logistique sont toujours des montages
acrobatiques. On y arrive. Les élèves, après une période d'affolement au début de
leurs stages loin de la France, s'adaptent. Et se préparent ainsi à une éventuelle
expatriation ultérieure.
A. Simoneau
"Il est réconfortant de trouver ici d'excellents résultats et des
élèves motivés", déclare Michel Hennart, proviseur.
Les desserts en plusDevant l'expression réitérée par les professionnels d'un besoin local et régional, le LH a créé cette année une mention complémentaire de cuisinier en desserts de restaurants. "Certes, on peut acheter des desserts préparés, mais les professionnels veulent de plus en plus se démarquer de la concurrence par leurs propres desserts", explique Christian Romelé, chef de travaux. Cette formation est ouverte à trois types de candidats : les titulaires d'un BEP hôtellerie-restauration option cuisine, ou d'un BAC pro organisation de la production culinaire, ou d'un BAC technologique hôtellerie. Les études durent un an à raison de 32 heures par semaine avec huit semaines de stage en hôtellerie-restauration et deux semaines en grande distribution. La formation est suivie par des professionnels véritablement passionnés de desserts sucre et chocolat, comme Jérôme Dubois, Patrick Lequeux, ou Frank Baruzier. |
L'HÔTELLERIE n° 2618 Hebdo 17 Juin 1999