Bruxelles
Jos Chabert, représentant le gouvernement de la région Bruxelles Capitale, a remis le prix au président du groupe et à son équipe. "C'est normal, a commenté le joyeux retraité Pierre Romeyer, ancien trois étoiles bruxellois et l'un des pères fondateurs d'Euro-Toques, la cuisine française reste la base de notre art." Un compliment qui vaut son poids en Belgique, où les chefs mettent un point d'honneur à faire aussi bien sinon mieux que leurs collègues français. La France a précédé l'Autriche et la Belgique ex æquo, représentées respectivement par l'école Modul à Vienne et l'école Ter Duinen de Coxyde située sur la côte flamande à proximité de la frontière française. Le quatrième (mais présente sur la troisième marche du podium) est l'inattendue école finlandaise de Rovaniemi, l'école de la capitale lapone située sur le cercle arctique. La France et la Belgique ont fait véritablement la différence par leur gastronomie solide et complète, entre un excellent savoir-faire de base et une grande créativité. Les Autrichiens ont su exploiter leurs spécialités et ont réalisé un gros score sur la décoration, l'accueil, la mise en place. La cuisine lapone autour du lavaret, de la truite et du renne et l'atmosphère de cette région recréée dans le restaurant ont ému le jury. On attendait les Norvégiens, ce furent les Lapons... Le président du jury, le Français B. Molitor, précise que seul le décompte des points sur des critères techniques a joué.
Sous la coiffe d'Euro-Toques
La formule renforce le caractère objectif du résultat mais demande beaucoup d'efforts à
tous. Sur une idée de Luc De Meulemeester, "sales manager" de l'hôtel Leopold
où s'est tenu le concours et de ses partenaires d'Euhofa et Euro-Toques, chaque pays
sélectionne une école pour le représenter. Cette école constitue une équipe qui la
représente une semaine durant pour une prestation de deux services par jour dans le
restaurant et la cuisine du Leopold. Le Leopold, aidé par une dizaine de sponsors, a
investi plus de 600 000 francs et énormément de temps et de bonne volonté dans cette
opération. Pour la préparer, puis recevoir les équipes, réaliser les achats avec
elles, et en même temps faire tourner la maison. "Mais nous en sommes très fiers
et nous recommençons l'an prochain", assure Paul Lasio, directeur de l'hôtel.
En une semaine, à raison d'un menu et de trois services chaque jour, on peut juger les
équipes. L'année prochaine, le Fouet d'Argent deviendra un concours international sous
la responsabilité d'Euro-Toques, a annoncé Lars Johannison, le président suédois de
l'association. Euro-Toques organisera dans chaque pays les éliminatoires nationaux. Dès
l'an prochain, le concours, tout en restant européen, prendra une teinte régionale. Le
thème en 2000 sera la ville et la région de l'école sélectionnée pour chaque pays. En
pratique, le secrétariat du concours reste assuré par Luc De Meulemeester au Leopold, en
liaison avec la délégation bruxelloise d'Euro-Toques. L'organisation sera soutenue par
un comité composé des quinze ambassades européennes à Bruxelles, du Comité des
régions, de représentants du Parlement européen, de la région Bruxelles Capitale, du
bureau de liaison Bruxelles Europe, de l'Otan, et de la Commission, et des professionnels
à travers Euro-Toques, Eurodip et Euhofa.
A. Simoneau
L'équipe victorieuse L'ESCF Ferrandi a aligné trois filles et trois garçons
originaires de différentes régions de France ainsi qu'une Néerlandaise. |
L'HÔTELLERIE n° 2619 Hebdo 24 Juin 1999