Montréal-de-l'Aude
"A quoi servent les écoles hôtelières ?", s'interrogent les époux Rétif, qui ne cessent de leur écrire pour proposer à des anciens élèves un poste ou une gérance libre ? Leur histoire, leurs interrogations.
André Rétif, c'est lui qui,
voici plusieurs années, a créé avec son épouse les magasins Rétif, spécialisés dans
le matériel et accessoires pour tous commerces. Affaire cédée en 1989 à un groupe
financier "car malheureusement elle n'aurait pas survécu aux droits de succession
à verser pour une mutation à nos enfants", regrettent-ils. Dès lors, ils
décident de réinvestir à Montréal-de-l'Aude, entre Carcassonne et Castelnaudary, où,
très vite, ils s'attachent à participer à la rénovation du village.
Ils investissent près de 10 MF en rénovation de vieilles bâtisses situées dans le
village classé, créent 13 appartements, achètent fort cher (170 000 F) une licence IV
pour créer dans une vieille grange un café-restaurant sur 170 m2, ceci pour 1,70 MF.
Depuis, ils cherchent à proposer en gérance cet outil de travail avec un appartement de
130 m2, mais rien. "Nous n'avons toujours pas trouvé quelqu'un disposant de 100
000 F pour la caution et d'un peu plus pour remplir les frigos..." Alors les
Rétif s'interrogent.
"Dans tous les départements de France, il y a une ou plusieurs écoles
hôtelières, ce qui fait des milliers de professionnels. Que deviennent-ils ? Où
vont-ils ? Est-ce que dans ces écoles, il y a un suivi de tous ces étudiants qui en
sortent diplômés ou pas ? Pas la peine de faire plusieurs années d'école hôtelière,
si c'est pour finir manuvre chez... Auchan, Carrefour ou Leclerc ? Il semble que le
suivi devrait être assuré. Un couple jeune, de métier, aurait dans notre établissement
la
possibilité de compléter sa formation, de gagner de l'argent, d'apprendre à gérer,
d'autant que nous pourrions l'aider, le conseiller et lui amener des clients. Notre
déception est grande, et nous aurions bien voulu avoir cette chance lorsque nous avions
vingt ans. A croire que personne ne veut plus prendre de risques, personne ne veut plus
travailler, et tout le monde souhaite : salaire, sécurité, garantie, congés payés,
primes..."
L'HÔTELLERIE n° 2620 Hebdo 1er Juillet 1999