Spiritueux
Alain Emprin, le directeur
général de Triodis, regrette que l'on ne parle pas suffisamment de l'importance du
marché des spiritueux en France, qui, rappelle-t-il, pèse 25 milliards de francs en GMS
et 3 milliards de francs en CHR. L'homme est aux commandes, il est vrai, de l'un des trois
premiers acteurs du secteur spiritueux en France, né, l'an dernier, du regroupement de
Bacardi Martini, Rémy Cointreau et William Grant and Sons. Triodis, dont l'activité
porte uniquement sur la distribution, a été officiellement constituée le 1er août
1998. Chaque groupe actionnaire détient un tiers du capital. "L'opération, précise-t-on
encore, s'est traduite par la reprise de la précédente société de distribution qui
unissait les deux premières sous le nom de Saint-Raphaël Grant's et l'apport de marques
de la troisième."
Forte de produits tels que Grant's, Cointreau, Glenfiddich (voir ci-dessous), Triodis
s'est donné pour objectifs de proposer "dans chaque segment" la "marque
juste". Alain Emprin évoque naturellement la qualité du portefeuille ainsi
constitué mais également la possibilité de jouer sur une échelle parfaitement
équilibrée et complémentaire. "Nous sommes présents sur 90 % des segments du
marché", rappelle-t-il, même s'il reconnaît une certaine faiblesse en matière
d'alcool blanc. "Nous occupons par exemple la première place dans le segment des
vins mousseux avec la marque Charles Volner." Un secteur en augmentation de 12 %
l'an dernier. Triodis décline aussi deux marques de champagne très dynamiques en CHR :
Piper Heidsieck et Charles Heidsieck (la vente de ces marques se fait à 50 % en CHR et 50
% en GMS alors qu'une partie des autres références du portefeuille est majoritairement
ou totalement commercialisée en GMS).
Sur le terrain, Triodis a mis en place plusieurs équipes dont une dizaine de commerciaux
en charge des entrepositaires et des cash and carry et vingt-sept personnes en contact
direct avec les CHR. Leur rôle est désormais "de proposer la gamme la plus
appropriée aux caractéristiques du point de vente". "Nous voulons
créer une exemplarité dans la démarche commerciale qui fasse autorité",
confie ici Alain Emprin, convaincu que la croissance ne peut passer désormais que par le
"conseil et la valorisation de chacune des marques".
Selon ses dirigeants, Triodis a atteint sa "vitesse de croisière au cours du
premier trimestre 99". On prévoit un chiffre d'affaires d'un milliard deux cents
millions de francs pour cette année. Une grande inconnue toutefois : les répercussions
du passage à l'an 2000 sur les ventes de spiritueux.
S. Soubes
Triodis décline des marques dans la plupart des segments.
En portefeuille* Piper Heidsieck et Charles Heidsieck en champagnes |
L'HÔTELLERIE n° 2620 Hebdo 1er Juillet 1999