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Lot-et-Garonne

Le Château de Lassalle complice de ses clients

Au Château de Lassalle, à Laplume, les propriétaires misent sur l'hospitalité gasconne et sur une prestation la plus complète possible.

Lui a passé seize années dans la publicité, elle était styliste. Jean-Pierre Laurens, 53 ans, et son épouse Jacqueline ont tout abandonné pour créer le Château de Lassalle, à Laplume, dans le Lot-et-Garonne. Un établissement de charme qui avec ses 13 chambres et ses 140 couverts affiche un chiffre d'affaires qui double tous les deux ans et atteint 2,6 millions de francs en 98. Au bout d'une longue allée de chênes centenaires, l'orgueilleuse demeure abrite encore la salle de garde où se réfugiaient les pèlerins de Compostelle. Le restaurant La Cour Carrée, où officie Jacqueline Laurens, amoureuse de la Chine et des tissus ethniques, est une verrière construite dans la partie XVIIIe siècle. Chaque chambre (de 480 à 950 francs) porte un nom et offre un décor différent. Ici souffle l'esprit gascon et les propriétaires ont décidé de créer une atmosphère de complicité avec leurs clients pour les inciter à revenir. Grâce à sa notoriété, le Château de Lassalle, qui se dresse au milieu d'un parc boisé de huit hectares, emploie sept salariés et reçoit en saison une clientèle à 72 % étrangère. "Hors saison, explique le dirigeant, la clientèle est constituée à 30 % de gens de passage. En règle générale, il s'agit de consommateurs ayant un pouvoir d'achat élevé, qui viennent dans notre établissement pour y trouver un cadre de grande qualité et un haut niveau de prestation."
Jean-Pierre Laurens conçoit son métier au travers d'une relation de proximité avec le client. "S'il s'agit simplement de pousser des assiettes ou de tendre des cartes de menus, cela ne m'intéresse pas. Alors, nous nous impliquons à fond sans regarder nos heures. C'est un investissement personnel colossal, mais c'est aussi un plaisir pour nous et nos hôtes." Au Château de Lassalle, il n'est pas rare de voir un client aller se chercher lui-même son bois pour en charger la cheminée, déguster un vieil armagnac ambré en ouverture d'un repas, visiter un magasin d'antiquités aux côtés des dirigeants ou participer à la rituelle cueillette des champignons. Aux confins du Lot-et-Garonne et du Gers, l'endroit, avec ses menus de 98 à 380 francs, propose également des séjours à thème : spéciale œnologie, repas hélicoptère avec le survol d'Agen et des environs, balnéothérapie, remise en forme, chasse, golf, séminaires et incentives (forfaits à partir de 2 350 francs pour deux jours et deux nuits), etc.
"Je vends une prestation complète. On doit proposer un produit, mais aussi du charme, du naturel. Dans notre château, le client veut trouver une atmosphère. C'est seulement en franchissant la porte que le voyage peut commencer", conclut le patron qui prépare pour l'année prochaine la création de 7 nouvelles chambres pour atteindre la vingtaine.


L'HÔTELLERIE n° 2620 Hebdo 1er Juillet 1999

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