Ça va mieux en le disant
Concernant la réduction du temps de travail
Je vous adresse deux photocopies d'articles parus dans L'Hôtellerie. Je pense
que vous auriez intérêt à vous pencher sérieusement sur le dossier de la réduction du
temps de travail compte tenu des éléments qui figurent dans ces deux articles et en
particulier la phrase suivante : "Malheureusement, comptes d'exploitation à
l'appui, ils sont très nombreux à savoir qu'ils n'ont pas les moyens d'appliquer la loi
Aubry, sans mettre en péril leurs entreprises."
Je vous signale que la plupart des gens ont conscience que la dernière chose à faire,
dans notre pays, est d'acheter une affaire qui exige principalement de la
main-d'uvre et vous voulez aggraver cette situation avec une mesure qui consiste à
faire payer 39 heures de travail à un employé qui n'en accomplira que 35 ; je vous
demande instamment de réfléchir deux minutes à l'incohérence du projet de votre
ministère.
La plupart des restaurateurs évoluent sur une corde raide (fil du rasoir pour certains),
cela veut dire qu'ils chuteront si vous augmentez un tant soit peu leurs charges . Ces
derniers sont déjà obligés de brader leurs affaires pour intéresser des repreneurs ;
avec la perspective des 35 heures payées 39, la plupart de ces gens sont condamnés à
fermer leur établissement lorsqu'ils atteindront l'âge de la retraite. Il y a donc tous
les jours des restaurants qui ferment leurs portes et qui mettent des gens au chômage.
En résumé, vous plongez dans le désespoir des professions entières alors qu'il
faudrait faire le contraire. Cela est d'autant plus incompréhensible que vous savez qu'il
existe d'autres voies pour faire régresser le chômage (voir ma lettre ouverte du 15 mars
dernier). Question : comment pensez-vous pouvoir inciter les jeunes à se lancer dans une
"galère" pareille alors qu'ils sont, en plus, généralement obligés de faire
un emprunt pour créer leur entreprise ?
Georges Tissot
69340 Francheville
L'HÔTELLERIE n° 2620 Hebdo 1er Juillet 1999