Conférence mondiale de Nice
Le premier congrès mondial consacré à la mesure de l'impact économique du tourisme s'est tenu au palais Acropolis de Nice du 15 au 18 juin. 650 délégués venus de 120 pays avaient fait le déplacement pour approuver un nouveau système de mesure, "le compte satellite du tourisme".
"Si la méthode est
complexe, l'objectif est simple : offrir un système fiable d'évaluation des incidences
du tourisme sur les économies nationales à l'aide de faits et de chiffres concrets
comparables au plan international", a tenu à démontrer Francesco Frangialli, le
secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme, initiateur de cette
manifestation.
Il s'agit, comme l'ont précisé les statisticiens et les spécialistes internationaux du
tourisme, de fournir un ensemble d'indicateurs tels que le pourcentage du tourisme dans le
PNB, sa position face aux autres secteurs, le nombre d'emplois qu'il génère, le montant
des investissements réalisé dans cette branche d'activité, la consommation touristique
et le poids du tourisme dans la balance des paiements. "Ce n'est pas qu'un
instrument de comparaison statistique ou d'analyse économique, poursuit Geoffrey
Lipman, le président du World Travel and Tourism Council, c'est aussi un outil de
décision politique et c'est en cela que réside son véritable intérêt." C'est
en effet à partir de ces données que pourra être apprécié l'enjeu d'une politique
volontariste en faveur du tourisme, grand pourvoyeur d'emplois. Faisant référence à une
étude du CNRS, Francesco Frangialli établit que si la France présentait la même
structure d'emplois que les Etats-Unis au regard de sa population, un million de postes de
travail supplémentaires pourraient être créés dans l'hôtellerie-restauration et près
de 200 000 dans les activités récréatives. Autre chiffre caractéristique, produit
d'une réflexion prospective : en 2020, la France aura perdu sa première place comme
destination touristique au profit de la Chine et des Etats-Unis !
Pour Alain Peyrat, spécialiste auprès de l'OCDE, l'un des objectifs de la conférence
consiste à combler les lacunes et harmoniser les études existantes. Reste que la
coûteuse mise en place à l'échelle de la planète d'un baromètre macro-économique
détaillé sur le tourisme paraît pour l'instant utopique. Seuls quelques pays comme le
Canada, la Suède, la Norvège ou la Pologne s'approchent du modèle de "compte
satellite" préconisé. D'autres pays manquent encore d'enquêtes de base pour
estimer les flux touristiques à leurs frontières.
Les recommandations de la Conférence mondiale sur la mesure de l'impact économique du
tourisme seront soumises pour approbation par tous les membres de l'OMT à la session
bisannuelle de son assemblée générale, prévue au mois de septembre à Santiago du
Chili. Elles seront ensuite transmises pour adoption à l'ONU.
I. Ativissimo
L'HÔTELLERIE n° 2620 Hebdo 1er Juillet 1999