Talence
Certes, le recrutement est
moins étendu qu'il y a cinq ans. Avec l'ouverture d'autres lycées hôteliers dans la
région comme à Biarritz, La Rochelle ou Nantes... Néanmoins, la sélection reste
rigoureuse. "Un dossier présenté sur 10 est retenu en tourisme, 1 sur 8 en
hôtellerie", indique Françoise Roy, proviseur de l'établissement depuis
septembre 1996. Une sélection bien ciblée si l'on se réfère aux taux de réussite lors
de la dernière session : 90,5 % au BEP cuisine, 94,7 % au BEP restauration, 85,7 % en BTS
hôtellerie-restauration, 94,8 % en BTS tourisme, 89,4 % en BAC professionnel
restauration. Plus un bouquet de prix à divers concours, dont le dernier en date est une
médaille d'or au concours international d'Art culinaire qui s'est tenu en novembre
dernier à Venise.
Le lycée de Talence reste donc une excellente référence. Les moyens sont à la hauteur.
Fruit d'un travail de fourmi mené sur le terrain, les partenariats sont nombreux avec les
hôteliers-restaurateurs locaux et leurs syndicats, les grandes chaînes hôtelières
mondiales, les agents de voyages, les secteurs agroalimentaire et viti-vinicole ou encore
Nestlé, La Poste ou la SNCF. "La taxe d'apprentissage nous rapporte plus d'un
million de francs par an, et les aides en nature sont également importantes",
annonce Françoise Roy qui ne ménage pas ses efforts pour être sur tous les fronts.
Une rénovation de 102 millions de francs
Construit en 1973 pour 450 élèves, Talence en accueille 870 aujourd'hui. Les 102
millions de francs injectés par le conseil régional depuis 1993 ont transformé un
établissement autrefois "éclaté" en un espace beaucoup plus cohérent et
spacieux, articulé autour du pôle central qu'est le restaurant de collectivité.
Signées Marty et Nardon, (deux architectes DPLG bordelais), la restructuration et
l'extension sur une superficie de 15 000 m2 donnent une image beaucoup plus dynamique,
avec par exemple cette agora, lieu de rencontre obligé, cette salle de restaurant
traitée en rotonde, ces larges baies vitrées ouvrant sur le panorama paysagé du bois de
Thouars. Les moyens pédagogiques suivent : laboratoire de langues doté de 24 postes,
salle de tourismatique équipée des systèmes de réservations Estérel et Amadeus, salle
d'informatique hôtelière où les élèves travaillent avec un logiciel professionnel de
gestion hôtelière, salles de TP nologie et bar pour les mentions
complémentaires... Enfin, les travaux pratiques en restauration sont effectués dans
trois lieux complémentaires. Le self-service sur 350 m2 et sa cuisine de collectivité
sont enrichis d'ateliers sous vide et surgelés. Les 5 cuisines d'initiation et la
pâtisserie produisent cinq restaurants sur une surface de 1 200 m2. L'hôtel-restaurant
d'application Le Guyenne, 27 chambres et 3 appartements classés 3 étoiles, voit
s'achever la rénovation complète du rez-de-chaussée - accueil et salles de séminaires.
"Il est géré par le lycée hôtelier, précise Françoise Roy. Pour les
élèves, c'est un moyen de se frotter à de vrais clients tout en étant encadrés par
des professeurs." Et si la loi impose une fermeture durant les vacances scolaires
et les week-ends, cet inconvénient s'avère finalement être un avantage. "Ceci
nous a conduits à développer des partenariats avec les professionnels locaux. Nous leur
envoyons des clients, en contrepartie ils prennent des stagiaires."
Travailler sur une ouverture d'esprit
Les élèves sont-ils pour autant préparés à affronter la réalité du travail ? "Ce
n'est pas forcément ce que les professionnels leur demanderont, reconnaît Anne
Bourdon, chef des travaux, mais nous enseignons à nos élèves qu'il n'y a pas
une seule vérité, d'où la nécessité de développer une facilité de transfert, un
esprit d'ouverture." A cet égard les stages sont essentiels. 3 000 sont gérés
chaque année par les deux permanents affectés à cette tâche. Les étudiants qui
partent à l'étranger, une cinquantaine par an, bénéficient pour financer leur
transport d'aides du lycée mais aussi d'associations comme le Rotary.
A la sortie, pas de problème pour trouver un emploi. Talence, unique établissement en
France avec Thonon-les-Bains à disposer d'une association des anciens élèves agissant
à l'instar d'une agence de placement, déborde d'offres. Sa présidente, Marie-Paule
Giroux, impliquée depuis 17 ans dans cette association, ouvre ses dossiers : "Nous
enregistrons entre 200 et 300 demandes d'emploi par an, multipliez ce chiffre par trois et
vous avez une idée du montant des offres. 20 % émanent de l'étranger." En
fait, seuls les étudiants qui ne souhaitent pas quitter la région ont parfois du mal à
trouver un emploi. L'ancienneté de l'association - 1981- explique ce formidable gisement
d'emplois. Les anciens n'hésitent pas à contacter cette bourse pour recruter leur
personnel, et les établissements fidèles de la première heure en redemandent. C'est bon
signe.
B. Ducasse
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Les FormationsBEP hôtellerie-restauration Mentions complémentaires* Sommelier : 12 places |
L'HÔTELLERIE n° 2621 Hebdo 08 Juillet 1999