Etude exclusive GDF/GNC
Depuis l'introduction de
l'euro le 1er janvier 1999, la comparaison des prix entre pays de l'Euroland se trouve
grandement facilitée. Dans ce contexte, le Groupement national des chaînes hôtelières
et son partenaire Gaz de France ont estimé indispensable de disposer d'une étude large
sur la compétitivité de l'hôtellerie française de chaînes intégrées au sein du
nouvel espace économique européen.
Si la France est la première destination mondiale et de loin la première en Europe
(graphique I) en termes de flux touristique avec 66,9 millions d'arrivées internationales
en 1997 (70 millions en 1998) qui génèrent près de 500 millions de nuitées, sa
compétitivité dépend d'un certain nombre de facteurs, dont le prix de vente des
prestations touristiques, lequel est largement conditionné par la structure des coûts.
Comme le montre le tableau II ci-contre, le chiffre d'affaires du tourisme international
représente 2,1 % du PIB français, un niveau sensiblement équivalent à celui de
l'Italie (2,4 %) mais deux fois moindre que celui de l'Espagne (4,1 %).
Performances commerciales
Les performances commerciales de ces établissements de centre-ville sont élevées :
* taux d'occupation moyen de 74 %
* prix moyen de vente des chambres de 90 euros
* RevPar moyen de 70 euros.
La France est bien positionnée : le revenu par chambre disponible (RevPar) est de 95,25
euros, ce qui la situe au 4e rang en 1997, ce niveau étant en forte augmentation en 1998
(graphique III p. 14).
Résultats bruts d'exploitation
Le plan comptable officiel de l'hôtellerie (Uniform System of Accounts), adopté par la
majorité des chaînes intégrées, permet une comparaison précise du Résultat brut
d'exploitation (RBE).
Pour l'échantillon d'hôtels considérés, le taux moyen de RBE s'établit à 30 % : la
France se situe à la moyenne de l'échantillon et aux deux extrêmes l'Angleterre avec 45
% et la Grèce avec 20,7 (graphique IV p. 14).
L'hôtellerie est à la fois une industrie lourde à forte intensité capitalistique
(poids de l'immobilier) et une industrie légère avec une très importante part de
main-d'uvre qui représente sensiblement 60 % de la valeur ajoutée (graphique V, VI
et VII p. 14 et 15).
L'étude fait clairement ressortir trois groupes de pays :
1. Les pays à productivité moyenne ou faible, coûts salariaux avantageux : Portugal,
Irlande, Grèce, Espagne
- productivité (chiffre d'affaires annuel par salarié) : comprise entre 44 000 et 72 000
euros.
- effectif par chambre : compris entre 0,6 et 1,7
- salaire brut horaire : compris entre 1,71 et 5,59 euros
- charges sur les salaires : ne dépassent pas 25 %.
Moyenne des frais de personnel/chiffre d'affaires : 35,7 %.
Extrêmes : Irlande 30 % - Espagne 40 %.
2. Les pays avec une productivité maîtrisée et des coûts salariaux élevés :
Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas,
Suède
- productivité :
comprise entre 73 000 et 119 000 euros
- effectif par chambre :
compris entre 0,37 et 0,74
- salaire brut horaire :
compris entre 4,3 et 10,1 euros
- charges sur les salaires :
comprises entre 25 et 45 %
Moyenne des frais de personnel/chiffre d'affaires : 38 %
Extrêmes :
Pays-Bas 34 % - Autriche 44 %.
3. Cas particulier de l'Angleterre : productivité maîtrisée et coût salarial
avantageux
Pour ce pays, la productivité est très élevée (111 145 euros/salarié) en raison d'un
taux d'occupation important et d'un coût salarial relativement faible, le taux de charges
patronales ressortant à 12,2 %.
NB : Ne sont pas pris en compte les dispositifs de réduction ou d'allégement sur les
salaires compte tenu de l'extrême diversité de réglementation dans les différents
pays.
En ce qui concerne les principaux coûts à caractère fiscal et parafiscal, la
politique suivie par les différents pays amène à des résultats très contrastés qui
illustrent bien la difficulté de l'harmonisation future.
La taxe professionnelle est une spécificité française par son assiette et ses
composantes.
Toutefois, de nombreux pays prélèvent des taxes assimilables à des impôts communaux
dont les taux sont variables.
Les impôts fonciers existent dans tous les pays à l'exception de la Finlande.
L'assiette et le taux (compris entre 0,4 % et 3 % de la valeur locative des biens) sont
très variables.
La taxe foncière en France se situe dans la moyenne.
L'impôt sur les sociétés est, avec l'impôt foncier, celui qui se compare le plus
facilement d'un pays à l'autre. Les taux d'imposition sur les bénéfices des sociétés
évoluent dans une fourchette de 28 % à 53,2 % : au bas de cette échelle se trouvent la
Finlande et la Suède et à l'autre extrémité, l'Italie.
La France fait partie des pays à taux supérieur à la moyenne le plus élevé (41,66 %,
y compris contribution temporaire de 15 %) (tableau VIII p. 15).
La taxe sur la valeur ajoutée, invention française reprise par nos partenaires
européens, est assez facilement comparable.
Avec le taux de TVA de 5,5 % sur l'hébergement, la France se situe dans le groupe
majoritaire des 8 pays aux taux les plus bas (inférieurs à 10 %) aux côtés du
Luxembourg (3 %), du Portugal (5 %), des Pays-Bas et de la Belgique (6 %), de l'Espagne (7
%), de la Finlande et de la Grèce (8 %).
Par contre, le taux de TVA en restauration "servie à table" (20,6 %) est
pénalisant en France puisqu'il place l'Hexagone dans le groupe des 5 pays aux taux les
plus élevés (plus de 20 %) : 21 % en Belgique, 22 % en Finlande et 25 % pour le Danemark
et la Suède.
Les pays à vocation touristique (Grèce, Italie, Irlande, Espagne, Portugal) ont des taux
de TVA en restauration et en hébergement qui sont parmi les taux les plus bas ou
"moyens" (égaux ou inférieurs à 12,5 %).
Figurent dans notre comparatif les commissions sur les cartes de crédit et/ou de
paiement (American Express, Visa, Mastercard/Eurocard et Diners), les taxes de séjour -
le cas échéant -, les assurances immeubles et exploitation ainsi que les commissions des
agents de voyages et intermédiaires.
La taxe de séjour, qui vise spécifiquement les touristes logeant dans une commune,
n'existe que dans le tiers des pays d'Europe avec l'Autriche, la Grèce, le Luxembourg,
Les Pays-Bas et bien entendu la France (de 3 à 7 francs par nuitée selon la catégorie
de l'hôtel).
Les commissions des agents de voyages et intermédiaires sont exprimées en pourcentage du
chiffre d'affaires hébergement des hôtels et s'échelonnent de 0,4 % (Luxembourg) à 3,2
% (Angleterre).
commission demandés par les intermédiaires.
Enfin, les commissions prélevées sur les paiements par carte de crédit. Malgré la
difficulté pour obtenir ces informations confidentielles qui résultent de négociations
entre les commerçants et les organismes de cartes de crédit, l'étude révèle que la
France et l'Angleterre présentent les taux les plus bas. Par exemple : la commission sur
la carte Visa est de 1,2 % à 1,6 % en Angleterre, 0,6 % à 2,2 % en France alors qu'elle
est au maximum de 4,5 % au Portugal.
La compétitivité de l'hôtellerie française de chaînes intégrées au sein de la zone euroDéveloppées depuis 1992, les relations partenariales entre Gaz de France et le
Groupement national des chaînes hôtelières s'étoffent cette année d'une étude
portant sur la compétitivité de l'hôtellerie française de chaînes intégrées dans
l'espace économique européen. La France est la première destination touristique
mondiale en nombre d'arrivées internationales, mais ce n'est pas le pays qui réalise le
chiffre d'affaires touristique le plus important. |
MéthodologieLe cabinet Pannell Kerr Forster (PKF) a eu pour mission d'interroger un échantillon
d'hôtels de chaînes intégrées situés dans les capitales ou centres économiques des
15 pays d'Europe. Pour ce faire, il s'est appuyé sur un réseau de près de 900 hôtels
comprenant : |
L'ENERGIELe coût des énergies Parts de marché par mode d'utilisation La climatisation La cuisson L'eau chaude (ECS) |
VIII. Taux de TVA dans les différents pays de l'UE | ||||
---|---|---|---|---|
Restauration | Hôtellerie | |||
Allemagne | 16 % | 16 % | ||
Angleterre | 17,5 % | 17,5 % | ||
Autriche | 10 % | 10 % | ||
Belgique | 21 % | 6 % | ||
Danemark | 25 % | 25 % | ||
Espagne | 7 % | 7 % | ||
Finlande | 22 % | 8 % | ||
France | 20,6 % | 5,5 % | ||
Grèce | 8 % | 8 % | ||
Irlande | 12,5 % | 12,5 % | ||
Italie | 10 % | 10 % | ||
Luxembourg | 3 % | 3 % | ||
Pays-Bas | 6 % | 6 % | ||
Portugal | 12 % | 5 % | ||
Suède | 25 % | 12 % |
L'HÔTELLERIE n° 2621 Hebdo 08 Juillet 1999