Auvergne
C'est une des vingt-deux pistes avancées par la CNAM (Caisse nationale d'assurance maladie) dans l'espoir de réaliser des économies et de combler le déficit de la Sécu. Hôteliers-restaurateurs, maires, personnels des centres de soins, médecins, pharmaciens, tous ont rejeté cette proposition avec force. "Les remboursements thermaux représentent un milliard de francs. Mais la disparition des stations entraînerait 19 milliards de francs de pertes pour les collectivités locales", a souligné Serge Theillod, maire de La Bourboule et président de Thermauvergne, association regroupant les villes thermales du Massif Central. Il citait le chiffre avancé lors des assises nationales du thermalisme de Toulouse, chiffre qui prend en compte le coût du chômage induit par une telle mesure, les diminutions des ressources fiscales, etc. En Auvergne, 8 000 emplois seraient menacés. "Nous risquons tout simplement de disparaître", a regretté Jean-Louis Guitard, président du Groupement des hôteliers dynamiques de Vichy. Et en plus, il y a tous les investissements réalisés ces dernières années, tant par les hôteliers-restaurateurs que par les établissements thermaux.
Villes mortes
Le même jour, des opérations ville morte se sont déroulées à ChâtelGuyon, Royat, Le
Mont Dore (Puy-de-Dôme) et à Chaudes-Aigues (Cantal). "Ici, sans curistes en
hiver, nous végétons. Alors nous n'osons pas imaginer l'avenir sans eux", a
déclaré une habitante de cette commune de 1 000 habitants qui accueille chaque année 2
000 curistes. Face aux périls économiques qui planent sur le centre de la France et ses
onze stations thermales, les responsables des caisses d'assurance maladie mettent en avant
l'intérêt thérapeutique non prouvé des cures. Ce qui est en contradiction avec des
études et des témoignages. "Après une cure thermale, on constate une baisse de
la prise de médicaments, donc une économie pour la Sécu", soutient Michèle
London, élue vichyssoise. En attendant les décisions finales de la CNAM, qui devront
ensuite être ratifiées par le Parlement, les acteurs du monde thermal ont décidé de
faire entendre leur voix pour éviter "une catastrophe économique" pour leur
ville et leur région.
P. Boyer
Les "délégations" du Mont-Dore et d'Evaux-les-Bains, une des rares
stations à avoir enregistré une hausse de 15 % de ses curistes l'an dernier.
L'HÔTELLERIE n° 2621 Hebdo 08 Juillet 1999