Toulouse
Véritable institution
toulousaine, la Brasserie de l'Opéra vient d'être rachetée par le groupe
Rouleau-Guichard, qui entend bien préserver l'image et la réputation des lieux.
Installé sur la célèbre place du Capitole, l'établissement, devenu au fil du temps
Chez Bibi, du nom de son fondateur Bibi Heuillet, est en effet depuis ses origines le
rendez-vous des artistes, des acteurs de la communication, des rugbymen et des Toulousains
branchés. Mais la brasserie connaît depuis trois ans des difficultés de trésorerie
chroniques. "Mon objectif est de ne pas casser l'ensemble cohérent que
constituent d'un côté l'Hôtel de l'Opéra et son restaurant du même nom, animés par
Dominique Toulousy, dont nous sommes déjà propriétaires, et de l'autre la brasserie.
Cette dernière, mitoyenne, constitue le troisième maillon de la chaîne",
assure Alain Rouleau, qui estime que ce tryptique s'adresse à une clientèle identique.
Le groupe Rouleau-Guichard a investi 10 MF dans le rachat des murs et du fonds de commerce
de la Brasserie de l'Opéra. L'équipe constituée de 15 salariés demeure en place,
tandis que Bibi Heuillet continue d'en assurer la direction. Les clients ne devraient pas
percevoir le moin-
dre changement dans la maison puisque les formules qui ont fait son succès - cuisine du
marché au fort accent de terroir gascon, accueil haut en couleur, vins régionaux
rigoureusement sélectionnés et clientèle choisie. restent de rigueur, tout comme les
prix qui n'évolueront pas, l'addition moyenne s'établissant à 140 F. La seule
modification notable sera l'aménagement au printemps prochain d'une terrasse à
l'arrière de la salle principale dans un espace aujourd'hui dévolu à un salon. Coût
estimé des travaux : 2 à 3 MF. "Cela me paraît indispensable à Toulouse, où
les gens veulent dîner ou déjeuner dehors dès les premiers beaux jours. L'absence
d'espace ouvert se faisait d'ailleurs nettement sentir, puisque la fréquentation est
bonne en hiver et au printemps, mais baisse sensiblement en été et en automne",
souligne Alain Rouleau.
La priorité du nouveau propriétaire est pour l'heure la reprise en main de la gestion,
en insistant notamment sur une meil-
leure politique d'achats et d'information qui s'appuieront sur la puissance du groupe,
mais Alain Rouleau entend aussi "donner un coup de jeune" en privilégiant
l'animation de l'établissement. Premier fabricant français de bonneterie, le groupe
Rouleau-Guichard poursuit une diversification initiée depuis les années 70 dans le
domaine de l'hôtellerie et de la restauration. Il est aujourd'hui propriétaire de quatre
hôtels à Paris (Mercure Bercy, Mercure Opéra-Ronceray, Victoria et Holiday Inn Opéra
Bastille), du Capoul, dont la façade est classée, et de sa brasserie. "Notre
politique est de miser sur des rénovations de luxe en achetant de beaux établissements
bien placés mais un peu à l'abandon avec une réelle qualité architecturale."
C'est ce qui a été fait pour l'Hôtel de l'Opéra. La branche hôtellerie de
Rouleau-Guichard, qui a réalisé en 1998 un chiffre d'affaires de 70 MF avec une centaine
de salariés, envisage dans un proche avenir de s'implanter en Espagne, avec la
construction d'un hôtel à Barcelone.
La brasserie de l'Opéra, place du Capitole, est depuis ses origines le
rendez-vous des artistes.
L'HÔTELLERIE n° 2621 Hebdo 08 Juillet 1999