Avec la dernière étude de Coach Omnium sur les 50 premiers groupes hôteliers dans le monde, on constate que le développement de leur offre s'est légèrement ralenti en 1999 par rapport à 1998. Mais, il n'y a pas encore d'endormissement car ces opérateurs se montrent toujours très dynamiques, avec 6,4 % d'hôtels en plus par rapport à l'année précédente. Plus de 1.600 unités sont donc venues rejoindre les principaux groupes hôteliers mondiaux sur ce laps de temps. Totalisant 137 enseignes de chaînes hôtelières, 27.192 hôtels pour 3.510.943 chambres, le top 50 ne fédère pas moins de 28 % du parc hôtelier mondial. Si les holdings américains dominent toujours le marché - 9 groupes sur les 15 leaders sont nord-américains et 64 % des chambres des 50 premiers groupes mondiaux sont sous leur contrôle -, ce sont eux également qui ont eu récemment le développement le plus soutenu : + 8,6 %, soit 1.430 nouvelles adresses entre 1998 et 1999, contre 2,3 % pour les groupes européens. D'une manière générale, 3/4 des hôtels du top 50 sont localisés géographiquement sur le continent américain contre 1/5e sur le continent européen. Malgré des résultats très variables d'essoufflement de la croissance de l'économie aux Etats-Unis, avec un effet en yo-yo, et malgré une augmentation globale du nombre de chambres de près de 4 % par an, l'hôtellerie américaine résiste et continue même à enregistrer des recettes à la hausse de près de 5 % par an. Les prévisions des analystes américains sont d'ailleurs optimistes : "Dans les deux prochaines années, les taux d'occupation vont légèrement baisser, mais les prix moyens chambre et les revPar continueront de grimper." Ils s'accordent tous à dire que la progression du parc hôtelier sera plus lent mais il ne cessera pas pour autant.
Peu de mastodontes
On peut être impressionné par les chiffres illustrant le poids de ces 50 principaux
opérateurs hôteliers, mais en définitive, le marché n'est piloté que par une poignée
d'acteurs : seulement 6 groupes internationaux contrôlent à eux seuls 71 % des unités
hôtelières des chaînes et seulement 14 entités possèdent un réseau de plus de 300
hôtels. Le classement en nombre d'hôtels des 10 premiers groupes mondiaux reste
pratiquement inchangé depuis 3 ans, avec dans l'ordre pour les premiers, les Américains
Cendant Corporation et Choice Hotels, le Britannique Bass Hotels & Resorts et le
Français Accor. Mais les données cachent des inégalités où l'on voit que
contrairement à Accor, les trois premiers leaders mondiaux sont avant tout des
franchiseurs, ce qui leur procure la facilité d'une croissance plus rapide. Par ailleurs,
malgré un nombre important d'établissements, l'internationalisation de certains
opérateurs est limitée. Seul un club restreint de holdings gère des hôtels dans un
grand nombre de destinations : Accor dans 72 pays, Bass dans 74 pays ou encore Marriott
dans 51 pays, par exemple. Pour autant, il faut également prendre en compte l'influence
des fonds de placement/fonds de pensions et des investisseurs boursiers, qui aident
largement les groupes hôteliers à financer leur croissance et leurs acquisitions.
Parmi les chaînes (les enseignes commerciales que voit le public), Holiday Inn et Holiday
Express (Bass) sont toujours les enseignes les plus répandues dans le monde avec 2.300
hôtels, suivies de Comfort (2.100 groupe Choice), Days Inn (1.800 groupe Cendant)
et de Super 8 (1.750 groupe Cendant). Cette intense présence a un impact sur la
clientèle et a une répercussion directe sur les retombées commerciales des hôtels de
ces réseaux. Du côté des groupes français, avec 2.663 hôtels pour 293.621 chambres,
Accor est la 4e société mondiale (5e en nombre de chambres), suivi en 8e position par La
Société du Louvre (668 hôtels), par Hôtels & Compagnie (304 hôtels) en 13e place
et par Sofibra/Galaxie en 42e. En dehors d'Accor, très présent à l'international, la
politique de développement des principaux groupes français se déroule presque
uniquement dans l'Hexagone.
Une mondialisation qui ne cessera pas
Mais globalement, la mondialisation de l'hôtellerie n'est pas un vain mot et il est
certain que les groupes hôteliers leaders ne vont avoir de cesse de se développer, par
acquisitions de réseaux existants et par franchise, plutôt que par un lancement
important de nouveaux chantiers de constructions, sauf sur certaines destinations très
ciblées. Si ces concentrations par fusions-absorptions arrangent les groupes hôteliers
pilotes (pour leur permettre d'augmenter leurs parts de marché), mais aussi les
financiers qui les soutiennent, elles ne sont pas faites pour déplaire à la clientèle
hôtelière. Celle-ci, devenant de plus en plus nomade, trouve avantage et sécurité à
voir s'étendre dans le monde les enseignes de chaînes qu'elle connaît déjà dans son
pays.
C. Gary
Nombre | Nombre | HOTELS | |||
de groupes | d'enseignes | ||||
1999 | 1998 | Evol 99/98 | |||
Etats-Unis | 21 | 72 | 17.975 | 16.545 | 8,6% |
---|---|---|---|---|---|
G. Bretagne | 8 | 23 | 3.880 | 3.878 | 0,1 % |
Espagne | 7 | 10 | 780 | 697 | 11,9 % |
France | 4 | 19 | 3.709 | 3.619 | 2,5 % |
Japon | 4 | 10 | 374 | 370 | 1,1 % |
Allemagne | 3 | 7 | 189 | 187 | 1,1 % |
Autres | 3 | 6 | 285 | 270 | 5,6 % |
TOTAL | 50 | 137 | 27.192 | 25.566 | 6,4% |
Source Coach Omnium |
L'HÔTELLERIE n° 2621 Supplément Economie 08 Juillet 1999