Grenoble
L'établissement se situe
dans un parc fleuri au pied des falaises calcaires de la Chartreuse, face aux neiges
éternelles de Belledonne, de l'autre côté de la vallée de l'Isère.
La situation de la succession, quelque peu erratique, se clarifie donc : Sophie perpétue
à Valence une tradition familiale remise au goût du jour tandis que Jacques tente
l'aventure dans le département voisin. Avec son épouse, Alain Pic s'installe dans une
maison qui a ses quartiers de noblesse culinaire. Longtemps, le maître cuisinier Georges
Achini a en effet régné en ces lieux, formant d'innombrables apprentis. Il avait repris
en 1953 un hôtel-restaurant alors tenu par une dynastie de traiteurs-restaurateurs : les
Serratrice. Dès 1967, le Michelin lui décernait un macaron qu'il conserva jusqu'à sa
retraite, en 1990. L'établissement était un pôle incontournable du bien boire et du
bien manger, notamment pendant la longue période encadrant les jeux olympiques d'hiver de
1968. Sa fille Jacquotte et son gendre Gilbert Battard surent maintenir une culture
culinaire et une réputation gastronomique que rehaussait une des meilleures caves de la
région.
Bon sang ne saurait mentir : ses petits-fils sont tous les deux cadres dans deux groupes
internationaux : l'un chez Eliance et l'autre chez Marriott.
Une affaire qui marche
Alain Pic reprend donc une affaire qui marche. Fin août, début septembre, il effectuera
des travaux de rénovation et adaptera les cuisines à ses goûts. L'établissement
ouvrira à la mi-septembre, avec notamment des réservations enregistrées par ses
prédécesseurs, conservant d'ailleurs le personnel qualifié formé par Georges Achini et
Gilbert Battard. Après l'échec de l'étoilé Jean Salomon de Montméliar dont le Manoir
des Dauphins à Grenoble eut hélas une existence éphémère, la communauté grenobloise
ainsi que les professionnels attendent beaucoup de cette implantation qui pourrait donner
un coup de fouet à l'ensemble de la restauration du Sud-Isère, en Dauphiné.
C. Bannières
L'HÔTELLERIE n° 2622 Hebdo 15 Juillet 1999