Lyon
Tout Lyon attendait
l'ouverture pour le 22 mai : elle n'a pas eu lieu. A l'origine du report, un petit grain
de sable sous la forme d'un "incident sans gravité" (dixit Hilton) au deuxième
sous-sol du bâtiment, provoquant l'émanation de gaz toxiques et un début d'incendie
rapidement maîtrisé (L'Hôtellerie n° 2616 du 3 juin 1999). A quelque chose
malheur est bon. Et l'on peut imaginer que les travaux engagés ont permis de roder
l'équipe en place quelques semaines supplémentaires avant l'ouverture, en toute
discrétion, le 1er juillet dernier.
L'aventure débute le... 15 janvier 1996 lorsque Raymond Barre, maire de Lyon, propose de
confier la réalisation d'un hôtel-casino au groupe Partouche avant de signer le contrat
de concession de jeux le 24 février 1997. Elle se poursuit le 21 mars 1997 quand Isidore
Partouche et Hubert Benhamou d'une part, Jurgen Fischer d'autre part, paraphent le contrat
liant le groupe Hilton International au groupe Partouche pour une durée initiale de 15
ans. Bien implanté dans la région lyonnaise (Méridien Part-Dieu à Lyon, Hôtel du Golf
à La Tour-de-Salvagny et surtout Le Lyon Vert, premier casino de France, avec son
restaurant La Rotonde où le talentueux Philippe Gauvreau, lauréat du prix Taittinger
1998, est étoilé au Michelin), le groupe Partouche a saisi l'opportunité d'ouvrir un
casino à Lyon, comme la loi dite Chaban-Delmas l'autorise depuis 1988 pour les villes
touristiques. "A chacun son métier, nous sommes avant tout des casinotiers",
a toujours professé Hubert Benhamou, président du directoire du groupe Partouche, qui
n'a cessé de suivre ce dossier de très près.
Le contrat prévoyant la réalisation et l'exploitation d'un ensemble de 20 000 m2 par le
groupe Partouche, celui-ci a investi 270 MF (HT) et confié le management et la gestion de
l'hôtel au groupe Ladbroke, maison mère de Hilton.
Architecture et décoration
Conçu par l'architecte Renzo Piano dans l'esprit de continuité d'une Cité
internationale de 80 000 m2 entre le Rhône et le parc de la Tête d'Or, le bâtiment
reconduit le concept et la plupart des matériaux utilisés dans les structures
précédentes : la terre cuite et une double peau en verre et aluminium. La structure en
béton armé a été réalisée d'octobre 1997, date du premier coup de pelleteuse, à
juillet 1998. Les travaux de finition (collage du papier, peintures, décoration) depuis
cette date et jusqu'à mars 1999. La pose de l'appareillage (luminaires, plomberie...)
intervenant ensuite pour une fin des travaux au mois de mai, un "petit incident"
de chantier dans la foulée et une ouverture le 1er juillet dernier.
Quelques chiffres laissent rêveur : 15 000 m3 de béton, 1 000 tonnes d'acier et 400
tonnes de verre ont été nécessaires pour réaliser la structure en béton armé et la
"double peau" de l'établissement sur lequel 250 compagnons ont travaillé en
période de pointe. Et l'on dit que 11 000 mètres de moquette, dont 5 000 pour les
chambres, ont été utilisés !
A la pointe de l'innovation (clé et porte-monnaie magnétiques, Internet, prise modem et
télétransmission dans les chambres, suites équipées d'écrans plasma de quelques
centimètres d'épaisseur), l'hôtel Hilton entend bien réussir son intégration dans la
ville. Depuis le 1er juillet, ne doutons pas qu'il s'en donne les moyens !
J.-F. Mesplède
Au cur de la Cité Internationale, un immeuble de béton et de verre.
Trois questions à... Olivier de KermelDirecteur général du Hilton Lyon depuis septembre 1998 (1), Olivier de Kermel
occupait auparavant la même fonction au Hilton Strasbourg. L'Hôtellerie : L'H. : L'H. : (1) Vincent Bergman est directeur des opérations, le Belge Jan Vangoidsenhoven chef de la Brasserie Belge et l'Alsacien Christophe Weber chef "banquet". |
C'est le Hilton Lyon178 chambres - Deluxe sur 4 étages affichées à 1 300 francs, Business aux 5e et
6e étages à 1 500 francs, Executive aux 7e et 8e étages à 1 700 francs - et 23 suites
de 1800 à 3800 francs pour la Présidentielle, avec un concept de décoration conçu
globalement tout en autorisant des éléments de décoration qui varient en fonction de
l'orientation des pièces : côté façade donnant sur le Rhône ou le parc, les coloris
choisis sont soutenus et contrastés (moquette rouge bordeaux, papiers peints clairs,
boiseries en merisier foncé) en tenant compte de la lumière naturelle ; côté rue
intérieure, les chambres ont été traitées dans des tons miel pour les murs et les
moquettes), 1 100 m2 de salles de réunion (8 salles), une salle de réception de 460 m2
orientée vers le parc de la Tête d'Or, un espace fitness avec vue sur le Rhône et deux
restaurants (Brasserie Belge et Blue Elephant)... en attendant l'ouverture du casino : tel
est donc le Hilton Lyon offert à la curiosité des Lyonnais et qui vise une clientèle
internationale. |
L'HÔTELLERIE n° 2622 Hebdo 15 Juillet 1999