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Lyon

Le Hilton enfin ouvert

Au cœur de la Cité internationale, entre le Rhône et le parc de la Tête d'Or, le Hilton Lyon a ouvert ses portes le 1er juillet. C'est le sixième hôtel du groupe en France après ceux de Paris, Orly, Strasbourg, Cannes et Roissy dont l'ouverture remonte à 1994... Le groupe Partouche, qui n'a pas hésité à investir 270 MF dans cet établissement de 201 chambres (dont 23 suites), attend désormais l'autorisation d'exploitation du casino situé au sous-sol...

Tout Lyon attendait l'ouverture pour le 22 mai : elle n'a pas eu lieu. A l'origine du report, un petit grain de sable sous la forme d'un "incident sans gravité" (dixit Hilton) au deuxième sous-sol du bâtiment, provoquant l'émanation de gaz toxiques et un début d'incendie rapidement maîtrisé (L'Hôtellerie n° 2616 du 3 juin 1999). A quelque chose malheur est bon. Et l'on peut imaginer que les travaux engagés ont permis de roder l'équipe en place quelques semaines supplémentaires avant l'ouverture, en toute discrétion, le 1er juillet dernier.
L'aventure débute le... 15 janvier 1996 lorsque Raymond Barre, maire de Lyon, propose de confier la réalisation d'un hôtel-casino au groupe Partouche avant de signer le contrat de concession de jeux le 24 février 1997. Elle se poursuit le 21 mars 1997 quand Isidore Partouche et Hubert Benhamou d'une part, Jurgen Fischer d'autre part, paraphent le contrat liant le groupe Hilton International au groupe Partouche pour une durée initiale de 15 ans. Bien implanté dans la région lyonnaise (Méridien Part-Dieu à Lyon, Hôtel du Golf à La Tour-de-Salvagny et surtout Le Lyon Vert, premier casino de France, avec son restaurant La Rotonde où le talentueux Philippe Gauvreau, lauréat du prix Taittinger 1998, est étoilé au Michelin), le groupe Partouche a saisi l'opportunité d'ouvrir un casino à Lyon, comme la loi dite Chaban-Delmas l'autorise depuis 1988 pour les villes touristiques. "A chacun son métier, nous sommes avant tout des casinotiers", a toujours professé Hubert Benhamou, président du directoire du groupe Partouche, qui n'a cessé de suivre ce dossier de très près.
Le contrat prévoyant la réalisation et l'exploitation d'un ensemble de 20 000 m2 par le groupe Partouche, celui-ci a investi 270 MF (HT) et confié le management et la gestion de l'hôtel au groupe Ladbroke, maison mère de Hilton.

Architecture et décoration
Conçu par l'architecte Renzo Piano dans l'esprit de continuité d'une Cité internationale de 80 000 m2 entre le Rhône et le parc de la Tête d'Or, le bâtiment reconduit le concept et la plupart des matériaux utilisés dans les structures précédentes : la terre cuite et une double peau en verre et aluminium. La structure en béton armé a été réalisée d'octobre 1997, date du premier coup de pelleteuse, à juillet 1998. Les travaux de finition (collage du papier, peintures, décoration) depuis cette date et jusqu'à mars 1999. La pose de l'appareillage (luminaires, plomberie...) intervenant ensuite pour une fin des travaux au mois de mai, un "petit incident" de chantier dans la foulée et une ouverture le 1er juillet dernier.
Quelques chiffres laissent rêveur : 15 000 m3 de béton, 1 000 tonnes d'acier et 400 tonnes de verre ont été nécessaires pour réaliser la structure en béton armé et la "double peau" de l'établissement sur lequel 250 compagnons ont travaillé en période de pointe. Et l'on dit que 11 000 mètres de moquette, dont 5 000 pour les chambres, ont été utilisés !
A la pointe de l'innovation (clé et porte-monnaie magnétiques, Internet, prise modem et télétransmission dans les chambres, suites équipées d'écrans plasma de quelques centimètres d'épaisseur), l'hôtel Hilton entend bien réussir son intégration dans la ville. Depuis le 1er juillet, ne doutons pas qu'il s'en donne les moyens !
J.-F. Mesplède


Au cœur de la Cité Internationale, un immeuble de béton et de verre.

Trois questions à... Olivier de Kermel

Directeur général du Hilton Lyon depuis septembre 1998 (1), Olivier de Kermel occupait auparavant la même fonction au Hilton Strasbourg.
Après l'école hôtelière de Toulouse, il est entré chez Accor en 1983, a occupé diverses fonctions au Sofitel Toulouse, avant d'assurer dans cette ville l'ouverture du Crowne Plaza.
Directeur général de l'hôtel Ramada - devenu Holiday Inn - de Bruxelles en 1991, puis de l'Holiday Inn de Strasbourg en 1993, il était arrivé au Hilton Strasbourg en mars 1996...

L'Hôtellerie :
Comment avez-vous vécu le contretemps de l'ouverture ?
Olivier de Kermel :
Mal. Cela a cassé la dynamique de commercialisation montée depuis 9 mois, généré des conflits avec des clients durant tout le mois de juin et provoqué une tension supplémentaire puisque jusqu'au 29 juin à 18 heures et le verdict de la commission de sécurité, nous ne savions pas si nous ouvririons le 1er juillet ou le 30 septembre. Aujourd'hui, tout cela c'est du passé.

L'H. :
Quel discours tenez-vous désormais à votre équipe ?
O. de K. :
Surtout de ne pas relâcher la pression ! A la pointe de la technologie, l'outil est délicat à régler. J'estime que nous sommes encore en rodage, quatre semaines pour la technique et huit semaines pour le personnel, avant que tout fonctionne parfaitement. Nous avons une équipe de 88 personnes, qui passera à 110 à la fin du mois d'août avec le recrutement du personnel de cuisine.
Dès la première semaine de septembre, avec le Salon Lyon Mode City et un hôtel totalement rempli, nous serons véritablement opérationnels. Pour ce mois-là où nous sommes déjà à 34 % de pré-réservations à 1 194 F (HT) de prix moyen, nous devrions monter à 60 % de TO...

L'H. :
Comment voyez-vous l'intégration du Hilton dans la ville ?
O. de K. :
Avec l'arrivée du Hilton, j'ai vraiment le sentiment que l'on est passé d'une "Cité palais des congrès" à une véritable "Cité internationale". Par le biais des restaurants proposant un produit qui n'existait pas à Lyon, nous voulons faire venir les Lyonnais ici pour qu'ils s'approprient le Hilton."

(1) Vincent Bergman est directeur des opérations, le Belge Jan Vangoidsenhoven chef de la Brasserie Belge et l'Alsacien Christophe Weber chef "banquet".

 

C'est le Hilton Lyon

178 chambres - Deluxe sur 4 étages affichées à 1 300 francs, Business aux 5e et 6e étages à 1 500 francs, Executive aux 7e et 8e étages à 1 700 francs - et 23 suites de 1800 à 3800 francs pour la Présidentielle, avec un concept de décoration conçu globalement tout en autorisant des éléments de décoration qui varient en fonction de l'orientation des pièces : côté façade donnant sur le Rhône ou le parc, les coloris choisis sont soutenus et contrastés (moquette rouge bordeaux, papiers peints clairs, boiseries en merisier foncé) en tenant compte de la lumière naturelle ; côté rue intérieure, les chambres ont été traitées dans des tons miel pour les murs et les moquettes), 1 100 m2 de salles de réunion (8 salles), une salle de réception de 460 m2 orientée vers le parc de la Tête d'Or, un espace fitness avec vue sur le Rhône et deux restaurants (Brasserie Belge et Blue Elephant)... en attendant l'ouverture du casino : tel est donc le Hilton Lyon offert à la curiosité des Lyonnais et qui vise une clientèle internationale.
Les objectifs annoncés sont clairs : 35 à 40 % de TO pour les 5 premiers mois d'ouverture en 1999, puis 50 % pour 2000 avec un chiffre d'affaires global de 60 MF (50/50 entre l'hôtellerie et la restauration).


L'HÔTELLERIE n° 2622 Hebdo 15 Juillet 1999

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