Puy-de-Dôme
"On est en train de tuer les discothèques. On favorise ceux qui veulent boire plutôt que ceux qui veulent danser", a lancé l'une des participantes lors de l'assemblée générale de la Fédération régionale des discothèques d'Auvergne. Il est vrai que la profession devient de plus en plus difficile. Tout d'abord, les bars ferment entre 1 h 30 et 2 h dans le Puy-de-Dôme. Certains proposent des animations similaires à celles des night-clubs mais ne subissent pas toujours les mêmes charges. Tout cela implique que les clients arrivent de plus en plus tard. "Nous n'avons qu'une à deux heures pour faire notre travail", a souligné un autre participant. C'est pourquoi les professionnels de la nuit vont ouvrer auprès des administrations concernées pour gagner "au moins une demi-heure" et faire repousser l'heure de fermeture à 5 h 30. C'est l'engagement pris par Jean-Paul Combes, le nouveau président de la Fédération. Actuellement, les boîtes ferment à 4 heures, et 5 heures avec une dérogation. "C'est trop court pour que nous puissions travailler correctement. Une demi-heure de plus permettrait aussi d'étaler les départs, d'où moins de risques et moins de nuisances sonores", a lancé le nouveau président. "Il faudrait aussi simplifier le système des dérogations et généraliser des horaires identiques pour tous", a ajouté Maurice Roche, président de la Fédération des syndicats de l'hôtellerie du Puy-de-Dôme.
Tenir compte des évolutions
Les discothécaires souhaitent simplement que soit pris en compte le contexte général,
la concurrence et l'évolution des habitudes des consommateurs, pour travailler dans les
meilleures conditions possibles. Car actuellement il n'est pas facile de se divertir la
nuit. D'ailleurs, l'ordre du jour de l'assemblée générale montre les préoccupations
des discothécaires : alcool, drogue, sécurité, délinquance, droit de la Sacem,
réglementation. Attention au bruit. Les discothécaires ont jusqu'au 31 décembre pour se
mettre en conformité avec la nouvelle réglementation sur les émissions sonores. "Ce
décret concerne tous les établissements qui reçoivent du public et diffusent
habituellement de la musique amplifiée, même s'ils ne sont exploités que certains jours
de la semaine ou certains mois dans l'année", a expliqué Olivier Martin,
directeur de la réglementation à la préfecture. Quant à la lutte conte la drogue, Guy
Hézard, directeur départemental de la sécurité publique du Puy-de-Dôme, et Guy
Dumontier, commissaire principal, ont montré aux participants comment reconnaître les
drogues : cannabis, cocaïne, buvard de LSD, ecstasy. "On trouvait des excréments
de chameau mélangés à du henné vendu comme étant du cannabis ; maintenant on tombe
sur de l'ecstasy des pays de l'Est qui rend les consommateurs fous furieux ou
complètement abattus, a expliqué Guy Dumontier. Il faut pouvoir reconnaître les
drogues pour être vigilant." Concernant la lutte contre l'alcool, les
responsables de la gendarmerie se sont déclarés favorables au renouvellement des
opérations comme la distribution d'alcootests dans les night-clubs. Ils ont confirmé un
renforcement des contrôles d'alcoolémie, mais sur les routes et pas aux sorties des
boîtes, comme le laissait entendre une certaine rumeur. En revanche, les forces de
l'ordre sont démunies face à ceux qui achètent des boissons alcoolisées dans les
supermarchés pour les consommer sur les parkings des discothèques. Cela n'améliore pas
l'image des boîtes de nuit sans faire marcher le commerce.
P. Boyer
Jean-Paul Combes, nouveau président de la Fédération régionale des discothèques.
L'HÔTELLERIE n° 2622 Hebdo 15 Juillet 1999