C'est de toute évidence assez
significatif : les Français ont repris confiance en eux. L'année de la Coupe du Monde
aura bel et bien été l'année de ce retour à un début d'optimisme, à l'élaboration
de projets, à certaines réalisations. Il suffisait que les plus intrépides, les plus
courageux ou les plus solides se lancent dans de nouvelles aventures pour que les autres,
constatant leurs réussites, sautent le pas à leur tour. Le tourisme ne pouvait pas
rester parent pauvre de ce dynamisme : secteur économique toujours très rapidement
touché par les périodes de crise, qu'elles soient économiques ou politiques, il a la
chance de pouvoir, rapidement aussi, profiter des premières manifestations de reprise.
Mais là encore, la reprise ne se manifeste pas dans les entreprises d'une manière
équivalente, et ce n'est que justice. Ceux qui, pendant les périodes difficiles, n'ont
cessé de se remettre en cause, de mieux adapter leur produit à la demande de la
clientèle, de le commercialiser, de mieux gérer leurs établissements, ont aujourd'hui
des retours sur investissement sans commune mesure avec ceux qui se sont repliés sur
eux-mêmes, refusant de s'adapter à la conjoncture, accablés et fatalistes. Du fait
qu'ils se sont beaucoup démenés, aujourd'hui que la demande se renforce, les plus
dynamiques ne peuvent seuls répondre à toutes ces demandes ; aussi les autres
bénéficient-ils d'un certain "trop plein" sans avoir beaucoup d'efforts à
faire.
Une aubaine dont ils ne devraient pas abuser s'ils veulent pérenniser leurs
entreprises. Les clients sont de plus en
plus exigeants maintenant et ne sont pas disposés à se laisser imposer des prestations
médiocres. Plus ils iront,
plus ils s'organiseront pour ne fréquenter que les entreprises qui leur offriront la
prestation qu'ils souhaitent. Et il sera de plus en plus fréquent de les voir préférer
faire la queue pour dîner dans un restaurant alors qu'une enseigne voisine verra ses
tables inoccupées.
Attention donc, ce n'est pas parce que la saison s'annonce belle que tout est permis.
Le professionnalisme passe aussi par le respect du client.
PAF
L'HÔTELLERIE n° 2622 Hebdo 15 Juillet 1999