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Nouvelle loi sur les chèques-vacances

Elargissement aux PME

Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au Tourisme, a annoncé le vote de la loi modifiant l'ordonnance de 1982 instituant les chèques-vacances. De nombreuses modifications ont été apportées à l'ordonnance afin d'en permettre une plus large diffusion. Parallèlement, les employeurs des entreprises de moins de 50 salariés bénéficient de conditions fiscales avantageuses pour mettre ce dispositif en place.

Le principe du chèque-vacances
Le principe du chèque-vacances est simple : le salarié épargne une partie de son salaire chaque mois durant un laps de temps compris entre 4 et 12 mois, et l'employeur, soit directement soit par le biais d'un organisme à caractère social (comité d'entreprise par exemple), contribue pour environ 20 à 80 % à cette épargne. La somme globale est ensuite versée sous forme de chèques-vacances de 50, 100 ou 200 F au salarié par l'organisme gestionnaire, l'Agence nationale pour les chèques-vacances.
Un million de salariés a pu bénéficier des chèques-vacances en 1998, c'est-à-dire que, famille comprise, environ 4 millions de personnes ont utilisé les chèques-vacances sur le terrain. La nouvelle loi élargit les conditions d'attribution des chèques-vacances, l'objectif avoué du gouvernement étant de doubler ce nombre dans les années à venir. Chaque famille utilisant en moyenne entre 2 500 et 3 500 francs de chèques-vacances, des études ont pu montrer qu'un tiers de ces personnes ne seraient jamais parties en vacances si elles n'avaient pas pu en bénéficier.
En 1998, 3,675 milliards de francs de chèques-vacances ont été émis par l'ANCV, et la barre des quatre milliards devrait être franchie cette année. Ces chiffres sont extrêmement importants pour le secteur des CHR. En effet, 35 % de ces sommes ont été utilisées pour l'hébergement et 15 % pour la restauration. "L'an dernier, les chèques-vacances ont généré quelque 10 milliards de francs de consommation touristique", rappelle d'ailleurs Michelle Demessine.

Les nouveautés de la loi
La loi est ambitieuse à de nombreux titres. Elle prévoit en effet notamment l'accès des chèques-vacances aux entreprises de moins de 50 salariés, et elle propose d'élargir leur utilisation aux différents pays européens par des accords de réciprocité. En d'autres termes, le nombre de personnes bénéficiant des chèques-vacances va augmenter en France, et petit à petit les ressortissants des différents pays européens ayant mis en place un système de chèques-vacances similaire au nôtre vont pouvoir les utiliser en France (et réciproquement). Des accords sont d'ailleurs en cours de négociation avec l'Angleterre, l'Espagne, le Portugal et l'Italie. La situation géographique de notre pays (placé stratégiquement au carrefour de l'Europe) fait que le secteur des CHR français bénéficiera de toute manière des "échanges" de touristes résultant de l'utilisation des chèques-vacances au plan européen.
Avant cette nouvelle loi, 2 millions de salariés éligibles aux chèques-vacances étaient exclus de ce bénéfice, car seules les entreprises de plus de 50 salariés pouvaient en faire profiter leurs employés.
Aujourd'hui, toutes les PME peuvent mettre les chèques-vacances en application, et ce quel que soit leur effectif. Les conditions à mettre en œuvre pour y être éligible sont des conditions de ressources. Cette condition, déjà présente auparavant, a évolué avec la nouvelle loi. Auparavant, seuls les salariés dont l'impôt payé était inférieur à un certain seuil pouvaient y avoir droit. La nouvelle loi a abandonné ce mode de prise en compte des revenus au profit de celui du revenu du foyer fiscal. Celui-ci ne doit donc pas, pour l'année 1999, excéder 87 680 francs pour la première part de
quotient familial, majoré de 19 900 francs par demi-part supplémentaire.
La partie payée par l'employeur sur les chèques-vacances est quant à elle exonérée de l'impôt sur le revenu et de la taxe sur les salaires. De plus, pour les entreprises de moins de 50 salariés, elle est exonérée des cotisations et contributions de Sécurité sociale, à l'exception de la CSG et de la CRDS. Toutefois, cette dernière exonération répond à 3 conditions : la part employeur sur le chèque-vacances doit être plus élevée pour les salariés dont les rémunérations sont les plus faibles, un accord doit être intervenu (au niveau national, local ou au niveau de l'entreprise) concernant le montant de la contribution de l'employeur, et ce dernier ne doit pas substituer la contribution versée à un quelconque montant de la rémunération du salarié.
Les sommes prélevées sur le salaire de l'employé ont, quant à elles, baissé. Elles étaient jusqu'alors de 4 % du salaire, ce qui entraînait comme conséquence que certains salariés ne souhaitaient pas bénéficier des chèques-vacances, un tel prélèvement sur leur fiche de paie étant trop important à leurs yeux. Aujourd'hui, ce pourcentage a été diminué de moitié, ce qui permet aux salariés les plus en difficulté de pouvoir tout de même se créer une épargne.

Dans la pratique
L'acceptation des chèques-vacances par votre établissement entraîne des avantages non négligeables : en premier lieu, comme nous l'avons dit plus haut, les établissements d'hébergement et de restauration sont les premiers bénéficiaires des chèques-vacances. Permettre le règlement par ce biais offre donc un formidable moyen de promotion pour le professionnel, car les établissements acceptant les chèques-vacances sont référencés par de nombreux services et bénéficient de l'apposition d'un logo distinctif. De plus, accepter les chèques-vacances permet au professionnel de s'assurer une sécurité des paiements, car les chèques seront remboursés par l'Association nationale des chèques-vacances quelques mois plus tard, le risque d'im-
payés par conséquent étant nul. Pour mettre les chèques-vacances en place dans votre entreprise, vous devrez signer avec l'ANCV une convention d'agrément dans laquelle vous exprimerez votre souhait d'accepter les chèques-vacan-
ces. Vous devrez, en contrepartie, payer une cotisation à l'ANCV.

Quel est l'intérêt de faire bénéficier vos salariés des chèques-vacances ?
Tout d'abord, les chèques-vacances permettent à l'entreprise de renforcer les liens qui l'unissent avec ses salariés. En effet la politique sociale ainsi mise en œuvre au sein de l'entreprise ne peut que favoriser une ambiance de travail agréable. De plus, il est avéré qu'un salarié qui est parti, qui s'est "vidé la tête" durant ses congés payés, est beaucoup plus productif lorsqu'il réintègre son poste que s'il n'était pas parti, le changement d'environnement entraînant nécessairement calme et sérénité durable propices à tout travail.
De plus, les sommes versées aux salariés en bonification de l'épargne pour les chèques-vacances sont exonérées des charges sociales dans la limite, par salarié et par an, de 30 % du SMIC apprécié sur une base mensuelle (les sommes versées seront toutefois soumises à la CSG et à la CRDS). L'employeur bénéficie également, pour les chèques-vacances, d'une exonération de la taxe sur les salaires.

Comment mettre en place les chèques-vacances ?
Avant toute chose, vous devrez signer un contrat avec l'ANCV dans lequel vous indiquerez votre volonté de mettre en place un système de chèques-vacan-
ces dans votre entreprise. Par la suite, vous devrez mettre en place le système d'épargne de vos salariés et y appliquer la bonification que vous aurez décidé en accord avec les représentants syndicaux ou à défaut les représentants du personnel.
C. Pouant

Vous pouvez contacter l'Agence nationale des chèques-vacances (ANCV) aux coordonnées suivantes pour toute information relative aux démarches à effectuer :
67-69, rue Marte
92110 Clichy
Tél. : 01 41 06 15 00
Fax : 01 41 06 15 15
Minitel : 36 15 cvacances


L'HÔTELLERIE n° 2623 Hebdo 22 Juillet 1999

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