Ilotels
Ouessant la sauvage, Groix,
Houat et sa jumelle Hoëdic ou encore Belle-Ile-en-Mer... Ces noms en font rêver plus
d'un. Les îles conservent en effet une place de choix dans le cur de tous et
demeurent une destination privilégiée pour les week-ends et les vacances. Virgules
posées sur la mer, les quinze îles du Ponant vont de Chausey, au large de Granville, à
Aix située en face de Rochefort en passant par Ouessant, à l'extrême ouest. Chaque
été, un flot ininterrompu de touristes les prend d'abordage et il est rare que l'on
trouve encore une chambre de libre dans les hôtels insulaires. Voilà le bon côté de la
médaille ! Car habiter sur une île, y gérer une affaire... entraîne quelques
handicaps. Depuis 1971, l'APPIP - Association pour la promotion et la protection des îles
du Ponant - aidée de divers partenaires (Europe, Etat, Régions, collectivités
locales...) met tout en uvre afin justement de compenser ces handicaps et de
maintenir une activité sur les îles. Dans le cadre de cette politique d'aide au
développement, plusieurs hôteliers des îles du Ponant décident de s'associer en 1989
afin de fonder Ilotels... Dix ans ! Bel anniversaire pour cette association
professionnelle présente sur dix des quinze îles du Ponant. "Notre désir serait
d'être présents sur l'ensemble des îles !" reconnaît Jacqueline Trarieux, la
toute nouvelle présidente de l'association. Mais Ouessant, Batz, Chausey, les Glénans et
Aix manquent encore à l'appel.
Dès l'origine, cette association loi 1901 se dote d'une charte dont l'un des points
majeurs pour adhérer reste bien entendu d'être situé sur l'une des îles du Ponant.
"Nous devons également avoir un caractère familial, proposer un accueil et un
confort de qualité, etc." rappelle Jacqueline Trarieux. D'ailleurs la plupart
des hôtels affichent 2 étoiles. "J'ai un 1 étoile et pour passer à 2 il faut
que je mette notamment la TV dans les chambres ! sourit-elle. Chez nous à Hoëdic,
la TV c'est le paysage ! Je n'ai pas envie de la mettre et nos clients nous disent qu'ils
se sentent aussi bien chez nous qu'ailleurs." Entre autres points communs, tous
les hôtels proposent également un menu type avec entrée de la mer et poisson de la
marée !
L'union fait la force
Mais l'objectif numéro un de ce groupement, "c'est assurer une promotion commune
de nos établissements. Seuls, nous ne pourrions nous le permettre", reconnaît
la présidente. L'union fait la force et particulièrement hors saison. Pour toucher la
clientèle, Ilotels assure une présence sur quelques salons comme celui du Tourisme de
Rennes, "afin de toucher la clientèle de proximité pour les week-ends. Paris
c'est trop cher, nous ne pouvons pas nous le permettre". L'association édite par
ailleurs un petit guide très pratique recensant l'ensemble des adhérents avec nom,
adresse, téléphone, etc. "Lorsqu'ils viennent dans l'un des hôtels, les clients
emportent le guide et visitent les autres. Nous l'avons remarqué. Notre clientèle en
hors saison est vraiment fidèle", précise Jacqueline Trarieux. Ensemble, les
hôteliers organisent également chaque année des réveillons attirant une clientèle
fidèle et importante. Pour ses 10 ans, Ilotels conjugue le nombre 10 sur plusieurs modes
: Votre enfant fête ses dix ans en 1999 ? Ilotels lui offre un gâteau et la gratuité de
son séjour ; Vous fêtez vos 10 ans de mariage ? Ilotels offre le champagne dans la
chambre et le bouquet ! Pour toute réservation de 10 jours, 10 % de réduction sur le
séjour, etc.
Alors même si la présidente reconnaît que cette politique "va vraiment porter
ses fruits dans quelque temps", elle a déjà séduit une clientèle nouvelle.
"Nous travaillons depuis quelque temps avec les Italiens attirés par la thalasso,
les gens du Sud et de l'Est de la France... Les Parisiens, les Lyonnais et les Belges
représentent le gros de la clientèle." Et toujours selon la présidente, "les
séminaires représentent un gros point positif hors saison. Notre petit filon pour
l'hiver".
Aujourd'hui, Ilotels souhaiterait augmenter son nombre d'adhérents et de proposer une
ouverture plus large sur l'année, voire même en permanence. "C'est ce qui est en
train de se faire", confie Jacqueline Trarieux. Signe qu'aujourd'hui, les îles
ne vivent pas uniquement pour la saison.
O. Marie
Le Bellevue sur l'île de Bréhat.
L'HÔTELLERIE n° 2624 Hebdo 29 Juillet 1999