Aquitaine
C'est la question que se pose
le Conseil économique et social régional d'Aquitaine qui a récemment présenté à
Biarritz le résultat d'une copieuse étude sur les principaux enjeux du tourisme
aquitain. "La région Aquitaine a perdu en cinq ans plus du cinquième des
nuitées étrangères, alors que l'évolution des autres régions sur la même période
fait apparaître une baisse plus modérée", énonce le rapporteur Jacques Père.
En quoi la position périphérique de la région par rapport aux grands bassins émetteurs
joue-t-elle ? Le couple accessibilité/prix des transports influe-t-il sur cette situation
? Est-ce le résultat d'un transfert vers d'autres modes d'hébergement ?
Les représentants professionnels du secteur ont identifié plusieurs points faibles de
l'hôtellerie régionale. D'abord celui de la saturation de certaines zones, telles que
l'agglomération bordelaise, saturation qui touche notamment la catégorie des deux
étoiles. "Malgré les avertissements répétés depuis une dizaine d'années,
l'offre a continué de se développer durant la première moitié des années 90."
La Gironde et les Pyrénées-Atlantiques souffrent par ailleurs d'un manque de capacité
en hôtellerie haut de gamme.
L'intérêt d'un établissement de luxe à Bordeaux se heurte cependant, selon certains
professionnels (le groupe Accor, pour ne pas le citer), à des considérations d'ordre
économique et de rentabilité. "Et pourtant le discours diffère chez d'autres
prestataires, notamment parmi les agences réceptives qui considèrent les fortes
potentialités d'une ville comme Bordeaux dans cette gamme de prestations."
Développer le haut de gamme
Est-il étonnant que plusieurs investisseurs, parmi lesquels des étrangers, aient choisi
d'investir dans l'hôtellerie haut de gamme aux alentours de Bordeaux ? Et de citer le
château Grand-Barrail à Saint-Emilion, la reprise du Relais de Margaux, le projet de
Carina Investments à Bruges, le complexe hôtellerie et vinothérapie au château
Smith-Haut-Lafitte à Martillac : "Ces implantations devraient permettre de
consolider la place de Bordeaux sur un tourisme assez haut de gamme et sur le créneau du
tourisme d'affaires."
Sur la Côte Basque a contrario, la politique volontariste engagée à Biarritz, avec
notamment la rénovation du patrimoine urbain, le renforcement de l'organisation
touristique et l'affirmation d'un pôle tourisme d'affaires commencent à porter ses
fruits. En témoigne l'implantation de la chaîne américaine Holiday Inn, avec la
création d'un établissement quatre étoiles Luxe de 150 chambres , ce qui représente un
investissement de 100 millions de francs pour une ouverture prévue en 2001.
L'étude relève par ailleurs la tendance récente, de la part de certains restaurateurs
réputés de la région, à investir en capacité hôtelière afin de fixer la clientèle
de restauration, voire d'intégrer certaines chaînes haut de gamme et bénéficier ainsi
de leur réseau de promotion.
I. Ativissimo
L'HÔTELLERIE n° 2624 Hebdo 29 Juillet 1999