Auberges de Pays
L'expérience des Auberges de Pays a débuté il y a cinq ans. Elles sont neuf aujourd'hui ; et une bonne dizaine de projets va se concrétiser dans les mois à venir. D'ici 2001, la chaîne devrait compter une trentaine de membres. Premier bilan.
Les Auberges de Pays d'Auvergne sont au nombre de neuf aujourd'hui. Un premier dépliant les répertorie. Il a été tiré à 15 000 exemplaires. Lors d'une conférence de presse, les élus de la Chambre régionale de commerce et d'industrie Auvergne (CRCIA) ont dressé un bilan de l'action imaginée en 1994 et lancée en 1996. "Face aux difficultés de survie dans les zones rurales et aux exigences des nouvelles normes, nous nous sommes aperçus qu'il fallait un nouveau concept pour aider la petite hôtellerie de campagne", a rappelé Raymond Cerruti, président de la CRCIA. L'obtention du label, marque déposée, permet d'accéder aux aides du conseil régional. Mais le cahier des charges est exigeant : cadre, cachet des bâtiments, respect de l'architecture, qualité de l'accueil et du service, cuisine traditionnelle avec des produits du terroir. Il faut avoir des chambres : minimum 3 et maximum 10. "Nous devons offrir tout le confort moderne dans un cadre authentique et chaleureux, a résumé Michel Boulais, chargé de mission hôtellerie-tourisme à la CRCIA. Et il n'est pas possible d'appartenir à d'autres chaînes, volontaires ou non. L'Auberge de Pays est exclusive." "L'aubergiste doit faire partager son pays et le faire vivre. C'est sur lui que repose la vitalité, l'âme de l'auberge, a poursuivi Bernard Bouniol, chargé du tourisme à la CRCIA. Notre but est d'avoir une trentaine d'adhérents d'ici 2000, 2001. Il faut un réseau à la fois homogène et différencié ; que chaque établissement conserve un caractère particulier, mais que tous offrent un confort similaire." La clientèle ne doit pas être déçue. "Nous visons le public des familles", précise Michel Boulais. Donc les auberges offrent des chambres spacieuses pour les accueillir. Les prix restent raisonnables, au niveau des deux étoiles.
Dix-sept projets en cours
L'auberge est une véritable entreprise face aux chambres d'hôtes qui ne sont que des
compléments d'activité. "Cela permet de garder une vie sociale en zone rurale,
a insisté Elisabeth Monfort, vice-présidente du conseil régional d'Auvergne, chargée
du tourisme, et de maintenir des emplois, ce qui redynamise les liens sociaux."
Le label ne s'accorde qu'aux propriétaires des fonds de commerce ; il n'y a pas de
gérance libre. Eléments à noter : quatre adhérents ne sont pas originaires d'Auvergne
; et plusieurs se sont lancés dans la restauration en lançant leur auberge. Dans ce cas,
ils ont dû suivre des formations adaptées avant de pouvoir prétendre aux aides de la
région. Dix-sept projets sont en cours de réalisation et une dizaine devrait pouvoir
intégrer les Auberges de Pays relativement rapidement. "Nous voulons, nous
espérons aussi que ce concept déborde les frontières de l'Auvergne pour mettre en place
un véritable réseau national. Des contacts existent déjà avec d'autres régions",
a précisé Bernard Bouniol.
P. Boyer
L'Auberge de la Forge, à Glaine-Montaigut : un bâtiment traditionnel dans un village
typique.
Bernard Bouniol, Raymond Cerruti et Jean Piales.
L'HÔTELLERIE n° 2624 Hebdo 29 Juillet 1999