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Haute-Tarentaise

Les écologistes contre la jonction les Arcs-La Plagne

Si de nombreuses communes, dont Peisey-Nancroix, Bellentre, Champagny, etc., sont favorables au projet conduit par Jacqueline Poletti, maire de Bourg-Saint-Maurice et Colette Paviet-Salomon, maire de Macôt, les écologistes se prononcent contre un équipement dont on parle depuis plus d'un quart de siècle : la liaison téléportée, au-dessus de la vallée de Ponturin, entre Lonzagne et les Coches, réunissant Les Arcs à La Plagne : 244 km de pistes en tout sur 1 400 hectares.

Les deux domaines skiables sont en effet complémentaires, tant par la facilité ou la difficulté de certaines pistes que par le nombre de versants et l'ampleur des dénivelés. Les stations intégrées d'altitude serviraient alors de locomotives aux stations-village de basse et de moyenne altitudes. Sans création de pistes supplémentaires. L'ensemble se placerait ainsi entre les "Trois Vallées" (Courchevel, Méribel, Les Allues, etc.) de 2 150 hectares et "l'Espace Killy" (Val d'Isère) de 1 000 hectares.

Un téléporté sans pylône

Plusieurs associations riveraines et écologistes de protection de la nature s'opposent au projet : le Cora-Savoie (groupe ornithologique) qui y voit un facteur supplémentaire de mortalité chez les gypaètes et les (rares) aigles royaux ; "Vivre en Tarentaise" qui estime que le coût de ce téléphérique sans pylône (près de 100 MF) ne peut être amorti avant 25 ans ; la FRAPNA qui dénonce une fuite en avant menaçant les derniers "corridors écologiques du massif" jouxtant le parc de la Vanoise, etc.

Le préfet de Région prendra sa décision après l'avis consultatif d'une "Commission spécialisée du comité de massif", composée d'élus, de professionnels, d'organismes agricoles, du CAF et de divers syndicats.

Mesures compensatoires

Parmi les avis avancés par des habitants du cru, une proposition de mesures compensatoires : en échange de ce téléphérique, l'abandon de l'aménagement du vallon des Rossets, du glacier du Cul du Nant (déjà équipé, mais il se transforme en névé) ou du Mont-Jovet. Un casse-tête tant pour les élus que pour la commission des UTN (Unités touristiques nouvelles).

La relance de ce projet ébauché à l'époque optimiste du "Plan neige" intervient au moment où la société d'aménagement de La Plagne change de formule juridique, comme l'indiquent de récentes parutions légales. Présentée par son président Eddy Blanchoz en conseil d'administration, la société d'aménagement de La Plagne, tout en conservant un caractère de société anonyme, est devenue une société dotée d'un président de conseil de surveillance, fonction assurée par Eddy Blanchoz, et d'un directoire, dont Bernard Aubonnet, par ailleurs président des PAM (Professionnels associés de la montagne), assure la présidence. Quant à la construction de l'engin, elle sera réalisée puis gérée par une société spécialement créée par la Compagnie des Alpes, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, déjà propriétaire des remontées mécaniques des Arcs et de La Plagne, et qui en sera l'actionnaire principal.

Près de quarante ans après le "coup de poker" des maires d'Aime, de Bellentre et de Macôt, Pierre Borrione, Auguste Mudry et Albert Perrière soucieux de trouver un relais aux emplois disparus dans les anciennes mines locales et dans l'agriculture, l'aventure des dix stations de La Plagne devient non seulement pérenne, mais aborde le troisième millénaire avec de nouveaux atouts.

Avec cependant un bémol faisant fausse note : au contraire de ses voisines Courchevel, Méribel et Val d'Isère, Les Arcs et La Plagne, riches en meublés et en résidences touristiques, disposent de très peu d'hôtels...

C. Bannières


Les chalets de la Plagne 1 800 disséminés dans les mélèzes et les épicéas.


L'HÔTELLERIE n° 2626 Hebdo 12 août 1999

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