Baromètre PKF Consulting France
Boostée l'an passé par la Coupe du Monde de Football, l'hôtellerie française enregistre cette année encore de bons résultats. Les performances relevées au cours du premier trimestre 1999 sont certes globalement moins significatives que celles observées en 1998 notamment en termes d'occupation : + O,1 pt à 64,5 %. Il n'en demeure cependant pas moins vrai que la tendance générale s'avère très favorable avec des hausses sensibles au niveau des recettes moyennes chambre (RMC) et revenu par chambre disponible (RevPar) (cf. tableau comparatif des résultats cumulés à fin juin 1999/1998). En particulier pour les professionnels exerçant dans la capitale. Les dernières données chiffrées du baromètre PKF Consulting France prouvent en effet que l'hôtellerie parisienne tire toujours aussi bien son épingle du jeu.
Sur les six premiers mois de l'année, les établissements haut de gamme (palaces, grand luxe, hôtels de charme, gros porteurs et first class) de la Ville Lumière ont constaté une très légère baisse de leur activité en termes de fréquentation : 72,6 % contre 73,6 %. Reste que ce fléchissement a largement été compensé par l'augmentation des prix moyens chambre. A fin juin 1999, la RMC a d'ailleurs progressé de près de 3,4 % dans les unités haut de gamme de la capitale atteignant 1 361 francs HT. Dans ces conditions, le RevPar a lui aussi bénéficié d'un sérieux coup de pouce grimpant de 20 francs à 989 francs HT (soit + 2 %).
Du côté de l'hôtellerie moyenne gamme parisienne (trois étoiles supérieur, trois étoiles standard, deux étoiles), on a également affiché un large sourire. Et pour cause ! En cumul à fin juin 1999, le taux d'occupation de ce segment a frôlé les 80 %. Quant à la RMC et au RevPar, ils ont tous deux bondi respectivement de 7,9 % à 525 francs et de 9,6 % à 418 francs.
De quoi satisfaire les exploitants hôteliers parisiens. D'autant plus que cette évolution positive est continue depuis bientôt trois ans. Selon une analyse des résultats parisiens (réalisée par le cabinet PKF) du premier semestre 1999 comparés à ceux des trois dernières années, les hôtels de la capitale ont véritablement progressé depuis 1997. Preuve de la vitalité de l'hôtellerie parisienne haut de gamme par exemple, ses cumuls à fin juin de RevPar ont augmenté d'une année sur l'autre. Mieux encore ! La RMC de cette même catégorie a grimpé de 15,73 % en trois ans et le taux d'occupation, lui, de 5 %.
L'hôtellerie parisienne trois étoiles a pour sa part connu la plus forte hausse de ses tarifs avec une progression de 24,33 % de sa RMC par rapport à 1997. Au cours des trois dernières années, les unités deux étoiles implantées à Paris ont elles aussi amélioré leur recette chambre de quelque 20,44 %.
Amplitude des prix
Une approche mensuelle permet en outre à PKF d'analyser le marché parisien en termes de saisonnalité sur les six premiers mois de l'année et de le comparer au profil national. PKF met ainsi l'accent sur l'homogénéité du marché hôtelier, quelle que soit la catégorie observée, au fil des mois et d'une année sur l'autre.
L'analyse réalisée par le cabinet révèle toutefois des différences importantes d'évolution concernant le taux d'occupation. Tandis que le haut de gamme a crû de manière continue tout au long du premier semestre, les deux et trois étoiles ont eux vu leur fréquentation croître par palier. Ceci s'avère flagrant pour la catégorie des deux étoiles dont le taux d'occupation est passé subitement de 65 % en février 1999 à 85 % en mars. "Cette différence de comportement selon les gammes de produits est à rapprocher du phénomène selon lequel la sélection d'un hôtel dépend soit du critère prix (dans ce cas, il n'y a pas de saisonnalité) soit du critère demande, encourageant alors les hôteliers à adapter leur niveau de prix à la fréquentation suivant les périodes de l'année", indique PKF. Et d'ajouter : "D'ailleurs, l'amplitude des prix entre janvier et juin est davantage significative pour le quatre étoiles que pour le deux étoiles, qui varient respectivement de 49 % à 15 % à Paris."
Le cabinet note également que le marché hôtelier de la capitale connaît des évolutions de prix moyens plus progressives et plus structurées que celui du marché national. Sur la France, les prix sont en effet réguliers jusqu'au mois de juin. Une chose est cependant certaine pour PKF, l'augmentation des prix moyens depuis ces trois dernières années est la conséquence d'un retour de la conjoncture européenne associé à des grands événements, aux rénovations et à certaines ouvertures. A ce propos d'ailleurs, il est clair que la Coupe du Monde de Football a eu davantage d'impact sur la région parisienne. Paris sera a priori toujours Paris !
C. Cosson avec PKF
Hôtellerie française
Comparatif des résultats cumulés à fin juin 1999/1998
| 4* | 3* | 2* | Moyenne | |
| TC 98 | 65,4 % | 62,3 % | 65,4 % | 64,4 % |
| TO 99 | 63,4 % | 62,8 % | 67,4 % | 64,5 % |
| Variation | - 2 pts | + 0,5 pt | + 1,9 pt | + 0,1 pt |
| RMC 98 | 964 F | 421 F | 272 F | 552 F |
| RMC 99 | 1 041 F | 434 F | 278 F | 584 F |
| Variation | + 8,1 % | + 3,2 % | + 2,1 % | + 5,9 % |
| RevPar 98 | 630 F | 262 F | 178 F | 357 F |
| RevPar 99 | 660 F | 273 F | 187 F | 373 F |
| Variation | + 4,7 % | + 4 % | + 5,2 % | + 4,6 % |
L'HÔTELLERIE n° 2626 Hebdo 12 août 1999
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