Cahors
"Au début des années 90, quand le Lot est devenu navigable, nous avons décidé de sauter le pas", explique Philippe Larguille, aujourd'hui à la barre d'un restaurant-péniche. Baptisée Au fil des Douceurs, cette péniche amarrée sur un quai de Cahors pèse près de 60 tonnes et mesure plus de 30 mètres de long. Avant de gagner les rives du Lot, la famille Larguille exploitait une pâtisserie à Cahors. Un magasin qu'elle a finalement choisi de vendre pour faire aménager dans un bateau une salle de restaurant et un salon de thé sur deux niveaux. "Bien sûr, les débuts ont été un peu difficiles", reconnaît Philippe Larguille, 37 ans. Rapidement le salon de thé est abandonné et la péniche réaménagée en deux salles de restaurant, 35 places en bas au ras de l'eau et une quarantaine en haut, avec vue panoramique, plus une dizaine de couverts pouvant être servis l'été à l'avant du bateau. Ouverte toute l'année, la péniche-restaurant attire les "amoureux" de la gastronomie quercinoise comme les amateurs de lieux originaux. Cinq personnes se relaient entre les fourneaux et les tables, servant des menus allant de 75 à 220 francs.
Des formations nécessaires
Chaque jour, ce sont plus de 25 personnes qui montent sur la passerelle. "D'abord,
les gens d'ici ont été un peu surpris. De notre côté, nous avons dû suivre des
formations. La restauration est un métier différent de celui de pâtissier. Mon père a
assisté, par exemple, à des stages de préparation du foie gras. Moi, j'ai passé
plusieurs semaines chez le traiteur Lenôtre et je me suis inscrit à des stages de
produits chauds à l'Ecole nationale d'Yssingeaux." Philippe Larguille a
complété patiemment ses connaissances et finalement misé sur une cuisine variée et un
cadre qui se veut "un havre de paix". Il y a quelques années sur le Lot,
au départ de Cahors, il existait deux autres péniches, l'une spécialisée dans les
promenades avec repas, l'autre
dans les promenades seules. Aujourd'hui, la péniche Au fil des Douceurs est la seule à
proposer une promenade gastronomique sur le Lot. Philippe Larguille, non loin du fameux
pont Valentré, a su transformer sa péniche en établissement de charme à l'attention de
la clientèle locale (remplacée durant les mois d'été par les touristes français et
étrangers) et des hommes d'affaires. Autre atout du restaurant : une carte des desserts
inspirée de l'expérience de pâtissiers des propriétaires de la péniche.
L'HÔTELLERIE n° 2626 Hebdo 12 août 1999