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Editorial
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Vous avez dit ILLEGAL ?

Bien sûr, les policiers du groupe chargé du travail illicite étaient dans leur rôle quand ils ont débarqué, le soir, en plein service, accompagnés des inspecteurs de l'Ursaaf dans les restaurants les plus fréquentés, entre Marseille et Le-Grau-du-Roi. Bien sûr, ils ont constaté des infractions à la législation du travail et ils peuvent continuer leur périple, tant du côté de la mer que de l'océan, de la campagne que de la montagne ; partout ils trouveront, dans des restaurants bondés, du personnel à peine installé à un poste de travail qui ne demande pas de qualification professionnelle. Bien sûr, parce que tous doivent respecter la même règle, la société ne peut fermer les yeux et tolérer que certains se soustraient à leurs obligations mais était-il nécessaire que les contrôles s'opèrent dans un tel climat de suspicion ? Le danger que représentaient certains restaurateurs par rapport à l'ordre public était-il si important pour justifier la garde à vue de quelques heures de l'un d'entre eux ? Certes non et ces pratiques, pour le moins cavalières, ne peuvent qu'être dénoncées ; les restaurants sont des lieux de convivialité et les clients ne sont pas là pour servir de figurants à de mauvais acteurs nostalgiques des films de gendarmes et de voleurs ! Puisqu'il y a eu infractions à la législation du travail, il y aura sanction et c'est normal, mais au-delà de la performance des forces de police, il serait utile que les pouvoirs publics prennent enfin la dimension du problème et comprennent pourquoi en restauration justement, dans des établissements de qualité comme chez les autres, le phénomène persiste. Il serait utile que quelques politiques, grands donneurs de leçons devant l'éternel, assument un mois durant la responsabilité d'un restaurant en pleine saison. Il serait édifiant de les voir réagir face à l'absence d'un plongeur en plein service, d'un commis de cuisine ou d'un serveur. Il serait amusant de les voir se débattre pour réussir enfin à trouver un remplaçant quelques minutes avant l'arrivée des clients et l'on verrait si, plutôt que d'expliquer en quelques mots les rudiments de la mission confiée à ce jeune recru, ils se précipitent, comme la loi le leur impose, pour remplir les documents administratifs à envoyer avant l'embauche aux autorités compétentes... Une expérience qui les amènerait peut-être, au bout d'un certain temps, à accepter le principe d'un chèque-emploi pour les extras et à alléger les formalités administratives des PME. Sans aller jusqu'à espérer que l'allégement des charges sociales, de la taxe professionnelle, de la taxe d'apprentissage, ne leur traverse l'esprit bien sûr...

PAF


L'HÔTELLERIE n° 2627 Hebdo 19 août 1999

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