Aix-en-Provence
Situé dans un vaste et merveilleux parc aux arbres centenaires, en plein cur d'Aix-en-Provence, l'hôtel du Pigonnet est une histoire de famille. Acheté en 1924 par Fernand et Blanche Swellen, cette bastide provençale n'était alors qu'une confortable auberge de campagne de 7 chambres, qui prit son essor après la seconde guerre mondiale, s'agrandissant au fil des ans et devenant rapidement un établissement quatre étoiles.
Le dernier agrandissement eu lieu en 1972, date à laquelle Jean et Roseline Swellen créèrent 14 chambres de plus ainsi que plusieurs salles de séminaire. Après en avoir confié la gestion de 1974 à 1988 à Rothschild, puis Pullman, le couple reprit en mains les destinées de l'établissement familial, redevenu indépendant, en vue de le transmettre à ses deux fils, réalisant de lourds investissements au fil des ans pour le remettre à neuf. Le dernier investissement date de cet hiver, avec 2 MF pour achever de rénover les chambres.
Aujourd'hui Yann et Gilles Swellen, 32 et 28 ans, ont en charge l'administration et la commercialisation de cet hôtel de charme bien connu à Aix-en-Provence, fréquenté régulièrement par des hôtes de marque dont le président de la République. L'établissement emploie 35 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 18 MF, avec une clientèle composée à 40 % d'Américains, 30 % d'Européens, 25 % de Français (affaires surtout) et 5 % d'Asiatiques.
Développer les séminaires
Après avoir axé leur politique de marketing sur les Etats-Unis, les deux frères, qui annoncent un budget de promotion annuel de l'ordre de 400 000 F, souhaitent mettre aujourd'hui l'accent sur la clientèle européenne pour pallier les aléas du dollar. Autre objectif : développer les séminaires résidentiels haut de gamme en hiver avec un forfait de 1 000 F par jour.
Après avoir été au creux de la vague dans les années 90, le Pigonnet affiche aujourd'hui un TO annuel de 85 % avec un prix moyen de 980 F la chambre. Il est également doté d'un restaurant de 80 couverts proposant de la cuisine provençale traditionnelle avec un prix moyen à la carte de 400 F.
Gilles et Yann Swellen aimeraient agrandir encore l'établissement afin d'y créer des
suites et une salle de remise en forme afin de prendre en compte les nouveaux besoins de
la clientèle. Mais ils se situent dans la lignée de leurs grands-parents et parents, et
veulent poursuivre l'histoire "à la fois simple et singulière de cette maison"
en conservant leur "superbe indépendance", car, affirment-ils, "au
temps des cartes à puce, des serveurs vocaux et autres automates... la relation
personnalisée avec le client n'en est pas pour autant un combat d'arrière-garde... et
l'hôtellerie de papa ou de grand-papa a pour nous des vertus et des charmes qui ne
vieillissent pas... et continuera de faire notre force dans un monde où l'isolement peut
paraître une faiblesse". Cela ne les empêche cependant pas de s'inscrire dans
la modernité, grâce à la création récente de leur site Internet
http//:www.hotelpigonnet.com.
L. Casagrande
L'HÔTELLERIE n° 2627 Hebdo 19 août 1999