Cafetiers à Lorient
Comme l'avait laissé
pressentir Jean-Marc Le Carour il y a déjà quelques mois, les cafetiers lorientais ont
récemment extériorisé leur ras-le-bol. Une trentaine de propriétaires ont ainsi fait
irruption en plein conseil municipal afin de dénoncer les mesures discriminatoires dont
ils font l'objet depuis plusieurs années. Sur la ville, contrôles de police à
répétition, fermetures administratives ou amendes pour nuisances sonores sont légion.
Dans un communiqué, lu devant les élus de la ville, les cafetiers ont réaffirmé qu'ils
n'étaient pas "des citoyens d'exception. Nous sommes des employeurs et notre
profession emploie 5 240 salariés dans le département... Nous avons un rôle social, nos
établissements sont des lieux de convivialité et d'échange..." Menés par
Gilbert Roussin, président des cafetiers, ils ont par ailleurs dénoncé l'intransigeance
des riverains qui obtiennent systématiquement gain de cause. Illustrant leurs propos, ils
ont ainsi rappelé diverses interdictions prises en 1998 telle l'annulation d'un concert
à 18 h 30 lors de la Saint-Patrick, celle de Bistrot en Fête, les amendes aux bars
diffusant de la musique lors de la Fête de la Saint-Yves etc. "Nous ne sommes pas
non plus des pourvoyeurs de drogue - projet de décret "alcool = drogue
dure" - ni des revendeurs inconscients et exclusifs d'alcool. 80 % de l'alcool
vendu en France l'est par les grandes surfaces", ont-ils notamment expliqué.
Jouant leur rôle de citoyens à part entière, les professionnels ont conclu leur
intervention par une proposition, présentée aux élus depuis maintenant trois ans mais
toujours restée lettre morte. Conscients de la complexité du dossier et des
susceptibilités à ménager, ils proposent donc la tenue d'une commission
extra-municipale, à l'instar de ce qui existe déjà dans d'autres villes. Chargée
d'examiner ces problèmes, la commission réunirait les autorités de la ville -
préfecture, municipalité etc. -, les services sociaux, les cafetiers... Le maire n'a pas
fermé la porte aux professionnels, affirmant qu'il n'était pas hostile à la
concertation. A suivre.
O. Marie
L'HÔTELLERIE n° 2628 Hebdo 26 août 1999