Travail au noir
Il semble bien que les
policiers du groupe chargé du travail illicite, au Service d'investigation et de
recherche, soient en ce moment particulièrement actifs dans la région marseillaise.
La preuve en est les contrôles spectaculaires opérés entre 21 h 30 et 1 h du matin le
24 juillet dernier dans les établissements du bord de mer à Marseille. Des Goudes à la
Madrague en passant par quelques maisons renommées du Vieux Port, la balade était
fructueuse puisque quatre restaurants ont été épinglés. Accompagnés par les équipes
de la compagnie d'intervention et la brigade canine, les contrôleurs auraient pu en
rester là. C'était sans compter sur la convocation de quelques restaurateurs au
commissariat de police quelques jours plus tard où le propriétaire d'un établissement
des Goudes a fourni des papiers "en règle" datés de la veille du contrôle.
Interloqués, les policiers, après vérification auprès des services de l'Urssaf, ont
découvert que ce document était faux, établi par un ami du restaurateur, adjoint du
service des déclarations d'embauche... Un gage d'amitié qui coûtera cher tant au
restaurateur qu'à l'employé de l'Urssaf qui ont été tous les deux déférés au
parquet.
Pourquoi y a-t-il du travail illégal ?"La restauration est un des premiers employeurs à l'échelle nationale et,
dans le même temps, c'est un des secteurs les plus accablés de charges : taxe
professionnelle, taxe d'apprentissage, Urssaf, CSG, logement et nourriture, quand il
s'agit d'employer des saisonniers... Sans compter la TVA qui est appliquée à 20,6 % dans
les restaurants qui offrent au consommateur un service et sont pénalisés quand arrive le
moment de l'addition. En effet, sur 100 F, il ne revient au restaurateur qu'environ 72 F,
alors que la vente à emporter, qui nécessite peu de personnel et aucun service, n'est
assujettie qu'à 5,5 % de TVA. |
L'HÔTELLERIE n° 2628 Hebdo 26 août 1999