27 ans, chef barman depuis neuf ans pour des établissements à caractère saisonnier dans des stations de sports d'hiver, je souhaite réagir sur le découragement de certains hôteliers-restaurateurs face aux difficultés à trouver du personnel motivé, qualifié, souriant etc.
De par mon expérience personnelle et celle de nombreux saisonniers que je connais dans ma station, permettez-moi Messieurs les patrons, de vous faire part d'une recette (pas plus compliquée que la réalisation d'un alexandra ou d'une tarte aux pommes) qui pourrait changer bien des choses.
1. Prenez l'habitude de répondre aux candidatures que vous recevez concernant votre propre recherche de personnel et vous serez vu d'un autre œil.
2. Proposez des salaires dépassant le Smic et correspondant aux qualifications et savoir-faire de chacun.
3. Respectez les heures de travail (où payez les heures supplémentaires) et donnez les jours de repos.
4. Ne logez pas votre personnel dans des cages à poules (ni dans des suites royales du château de Versailles) mais dans ce qu'on appelle une chambre. Avec du chauffage, un placard, un lit, un lavabo et une douche si possible utilisée par moins de 25 personnes, la propreté dans notre métier étant essentielle.
5. Nourrissez correctement votre personnel et laissez-le manger, pas en 3 minutes, mais en une demi-heure minimum.
6. Arrêtez de prendre des stagiaires d'écoles hôtelières pour leur demander systématiquement de récurer les toilettes, passer le balai, bref ne faire que la m... ! C'est à faire, ça fait partie du métier, mais avant tout, donnez-leur envie de pratiquer cette profession. Autre problème, quand ces stagiaires travaillent chez vous c'est tout bénéfice et lorsque ces élèves accueillent des clients dans leur restaurant pédagogique, vous criez à la concurrence illégale !!
Voilà, je pense que cette recette va faire réagir beaucoup de patrons mais sachez que je suis loin d'être le seul à penser ce que j'écris !
Heureusement vous n'êtes pas tous à mettre dans le même panier, raison pour laquelle (pour le moment), je pratique toujours ce métier.
Sans rancune Messieurs !
L. F. (73)
L'HÔTELLERIE n° 2629 Hebdo 2 Septembre 1999
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