Orléans
La rentrée s'annonce peut-être chaude à Orléans dans le milieu de l'hôtellerie. Les cafetiers et restaurateurs propriétaires de terrasses viennent en effet de recevoir la notification de leurs "droits de voirie pour occupation du domaine public" qui accusent des augmentations allant de 42 % à 67 % par rapport à l'an passé. En décembre dernier le conseil municipal à l'unanimité avait décidé de relever ces droits qui passent dans l'hyper centre-ville de 120 à 200 F/m2 et ailleurs de 70 à 120 F/m2. Une commission avait notamment travaillé sur ces tarifs qui selon la mairie étaient "parmi les plus bas de France". Pour expliquer cette augmentation le maire d'Orléans Jean-Pierre Sueur cite notamment des villes comme Grenoble, Aix-en-Provence, Bordeaux, Le Mans ou Toulouse où les tarifs sont nettement plus élevés. "Mais on ne peut pas comparer avec ces villes, fulmine Bernard Quartier, président de la chambre syndicale de l'industrie hôtelière du Loiret, car dans certaines villes du Sud les terrasses sont en activité 200 à 250 jours par an alors qu'à Orléans cela ne dépasse pas 60 à 65 jours." S'appuyant sur les tarifs pratiqués dans la région et notamment à Tours (71 à 197 F/m2), Chartres (70 à 180 F/m2), Bourges (75 à 128 F/m2) Clermont-Ferrand (80 à 150 F/m2) Bernard Quartier estime désormais "qu'Orléans est la ville la plus chère de la région pour les terrasses".
En catimini
Les professionnels de l'hôtellerie dénoncent également la méthode employée : "Cela
se passe en août, en catimini quand beaucoup de gens sont en vacances, on espère ainsi
mieux faire passer la pilule." Une pilule d'autant plus amère à Orléans pour
les cafetiers et restaurateurs que les actuels travaux pour la réalisation de la
première ligne de tramway ont "vidé le centre-ville au profit de la
périphérie". Certes les établissements contigus aux travaux sont exonérés
des droits de terrasses mais pour beaucoup la perte de clientèle est importante, les
clients dédaignant le centre-ville où l'on peut difficilement stationner et circuler.
Face à cette situation, la chambre syndicale a décidé de réagir dès la rentrée en
demandant une entrevue au maire d'Orléans : "Nous ne sommes pas contre une
révision des tarifs mais nous discutons, insiste Bernard Quartier. On ne peut pas
accepter cette méthode alors que beaucoup de nos établissements sont pénalisés par les
travaux." Une entrevue devrait donc être demandée au maire début septembre.
Jean-Pierre Sueur a d'ailleurs laissé entendre qu'il était prêt à discuter et que ces
tarifs pourraient être remis en cause.
J.-J. Talpin
Terrasses place du Martroi dans le centre-ville d'Orléans.
L'HÔTELLERIE n° 2629 Hebdo 2 Septembre 1999