Le Park Plaza du Futuroscope
Pour Sydney Lasry, l'année
98/99 aura été celle de toutes les satisfactions. Avec un taux de remplissage de 45 % et
un CA prévisionnel raisonnable de 30 MF, le jeune directeur (29 ans) du Park Plaza
poitevin aura rempli sa part du contrat signé avec Météor, gestionnaire de l'ensemble,
sous franchise Park Plaza Hotels. Inauguré le 1er mai de l'année dernière, le premier
et unique quatre étoiles du Futuroscope répond parfaitement aux ambitions de ses
promoteurs, avec ses 280 chambres et 4 suites désormais opérationnelles, louées à des
prix extrêmement compétitifs en regard de leur classement. Dormir haut de gamme coûte
ici 700 F la nuit, les suites ne dépassant pas les 1 500 F. De quoi concrétiser les
rêves de certains clients visitant le Futuroscope, et satisfaire les hommes d'affaires de
passage.
Le Futuroscope, avec ses trois millions de visiteurs en 98 et ses 25 attractions, est
devenu en douze ans le phare et l'emblème du département de la Vienne. Il est également
lieu de rencontre de hautes technologies (un téléport est installé sur sa périphérie)
et de manifestations en tous genres. Son palais des congrès, à trente mètres du Plaza,
reçoit en permanence séminaires, réunions et colloques, le tout profitant largement à
l'hôtel.
Faire du neuf
"Le palais représente 30 % de nos activités, avoue Sydney Lasry. Grâce
au partenariat signé avec sa nouvelle directrice, Danielle Castan (ancienne DGA du parc),
nous bénéficions d'un apport régulier de clientèle, et nous remplissons nos propres
salles de séminaire."
Avec une cinquantaine de salariés et un service entretien traité à l'extérieur, le
Plaza est une superbe machine qui tourne parfois quelque peu à vide, notamment durant
certains week-ends, tout en étant complet en milieu de semaine. D'où la nécessité de
le rentabiliser en proposant de nouveaux "packages" comme celui mis en place
depuis la fin mars : deux nuits avec petits-déjeuners, un dîner, golf sur le green du
Club du Haut-Poitou et visite d'une journée au Futuroscope (soit trois jours pleins au
total) pour seulement 1 290 F par personne.
"Ces tarifs correspondent à notre cible clientèle, explique le manager. Nous
sommes en province, loin de Paris. Nos visiteurs sont d'origine souvent familiale avec un
budget moyen."
D'autres projets sont à l'étude, dont des week-ends remise en forme, rendus possibles
par les installations du Park Plaza : une piscine de vingt mètres en sous-sol, une salle
de musculation avec appareils ultramodernes, un hammam, la présence d'un professeur
diplômé. Avec la construction de la future gare TGV (17 milliards de centimes
d'investissements), placée par navette à trois minutes de l'hôtel, les conditions
d'accès seront facilitées pour les amateurs de séjours sans voiture, dans un
environnement à la fois douillet et sportif.
"Tout le monde veut être en partenariat avec le Futuroscope ou avec des
structures comme la nôtre, souligne le directeur. Il est donc facile de monter des
stratégies en rapport avec les activités du parc, du golf, et celles du département de
la Vienne, qui ne manque ni de dynamisme ni de personnel inventif."
S'imposer en matière de restauration
Restent les derniers points de détail d'un avenir encore incertain. Le Plaza, qui a
toutes les chances d'être rentabilisé et de combler ses investisseurs (comme le Météor
2 étoiles voisin, l'établissement est propriété de particuliers ayant placé leurs
économies dans ses chambres), doit confirmer ses premiers bons résultats. Il lui faudra
notamment s'imposer en matière de restauration, en montrant une cuisine à la hauteur.
Pour y arriver, Sydney Lasry s'est attaché les services d'un jeune chef prometteur,
Christophe Bouillaut (32 ans), ex-second de piano au Plaza Athénée. Il est en train de
gagner ce challenge par sa carte et ses menus inventifs.
Le Park Plaza du Futuroscope n'a, à vrai dire, que très peu de soucis sur sa destinée.
Les outils de la réussite sont à sa disposition, entre moyens d'accès rapides, site
ultrafréquenté (René Monory a promis de dépasser les 4 millions de visiteurs en 2002
et a toutes les chances d'y arriver) et structures de travail idéales, avec douze salles
de séminaire. D'autres y ont déjà pensé, puisque l'on construit une aile droite à
l'hôtel, dans laquelle 9 000 m2 de bureaux seront proposés à la location.
J.-P. Gourvest
Sydney Lasry, directeur du Park Plaza du Futuroscope : "Le palais
représente 30 % de nos activités".
L'HÔTELLERIE n° 2629 Hebdo 2 Septembre 1999