Evaluation
Trente-deux jeunes, candidats
à l'apprentissage en cuisine ou en service, ont suivi une journée de tests à l'Institut
des métiers de Clermont-Ferrand. La matinée a été consacrée aux épreuves dites
classiques : dictée, compréhension de texte, mathématiques, anglais. L'après-midi, des
jurys, tous composés de deux maîtres d'apprentissage, ont évalué les motivations des
jeunes, leur présentation, leur expression verbale, leur vivacité, etc. Ils ont décrit
la face cachée, les réalités du métier : travail le week-end, horaires en soirée...
pour que chacun prenne conscience de la réalité de la profession. "Il s'agit de
mettre en adéquation l'offre et la demande. Chaque année, des garçons et des filles
n'arrivent pas à trouver de maîtres d'apprentissage. Nous voulons donc les aider, et
mettre en relations employeurs et futurs employés", a souligné Jean-Marie
Cistrier. Il est chargé de la formation au sein de la Fédération départementale des
syndicats hôteliers du Puy-de-Dôme.
"Trop souvent, certains arrivent dans la filière cuisine ou service parce qu'ils
n'ont rien trouvé d'autre", a regretté Jean-Daniel Gaille, responsable
pédagogique à l'Institut des métiers. "Conséquence de cette mauvaise
orientation : trop de contrats d'apprentissage sont cassés avant terme. C'est alors un
départ raté pour le jeune et une mauvaise image des apprentis pour les employeurs",
a-t-il poursuivi. Il faut donc casser cette spirale. C'est dans ce but que la Fédération
départementale des Syndicats hôteliers du Puy-de-Dôme et l'Institut des métiers ont
réalisé cette opération d'évaluation.
Surmonter les points faibles
Les résultats des épreuves et des entretiens sont disponibles au siège de la
Fédération de l'hôtellerie. Les chefs d'entreprise à la recherche d'apprentis peuvent
les consulter. "Les futurs employeurs pourront aussi mieux aider leurs apprentis
à surmonter leurs points faibles", a expliqué Jean-Marie Cistrier. "Ces
pratiques d'évaluation existent depuis longtemps dans d'autres branches d'activité.
Elles sont même devenues incontournables. Plus personne ne prend d'apprentis sans avoir
eu entre les mains sa fiche d'évaluation", a précisé Jean-Daniel Gaille. Une
telle expérience doit être renouvelée dès l'année prochaine. Elle interviendra
certainement un mercredi courant mai.
P. Boyer
Deux cuisiniers face à un futur apprenti : mesurer sa motivation et lui expliquer
les inconvénients de ce métier.
L'HÔTELLERIE n° 2630 Hebdo 9 Septembre 1999