Côtes-d'Armor
Lors de l'assemblée
générale de la Fédération départementale de l'industrie hôtelière des Côtes
d'Armor au printemps dernier, un point particulier a vivement intéressé les hôteliers
costarmoricains. Pour la première fois dans l'Hexagone, un projet global d'aide à la
transmission/reprise des entreprises va être mis sur pied dans le département. Il
prenait effet en mai et devrait intéresser, selon les prévisions, une dizaine
d'établissements par an. "Notre réflexion remonte à plus de deux ans,
remarque Dominique Salvi, présidente de la FNIH 22. A l'issue du schéma
départemental, nous avions fait plusieurs constats dont celui de la situation
préoccupante de la transmission des entreprises. Et nous parlons là de la transmission
vente, cession et non filiale." Suite à une évaluation effectuée dans ce
domaine précis, il ressort que dans le département 30 à 50 % des établissements sont
à vendre "et la moyenne d'âge des exploitants est de 53/54 ans".
Travaillant en étroite collaboration avec la chambre de commerce et d'industrie, le
syndicat et le conseil général réalisent alors une ébauche de projet afin de le
soumettre, "via nos politiques, aux ministères parisiens, et notamment bien
entendu à ceux du Tourisme et de l'Artisanat. Ils ont été semble-t-il sensibles à
notre démarche", et donnent leur aval afin que les Côtes d'Armor apparaissent
comme un département pilote.
"Ce qui me paraît vraiment intéressant dans cette démarche, précise
Dominique Salvi, c'est la manière d'aborder le dossier. Nous le suivons du début à
la fin, notre réflexion demeure globale. Et il ne s'agit ici nullement d'une opération
ponctuelle ou quantitative. Nous souhaitons que les transmissions/reprises soient
péren-nes." Pour ce faire, les partenaires opèrent suivant trois phases bien
distinctes : le repérage des entreprises susceptibles d'être reprises, l'aide proprement
dite et le suivi d'accompagnement. Car selon la présidente du syndicat hôtelier, "il
ne s'agit pas de laisser les jeunes repreneurs se débrouiller tout seuls. Rappelons-nous
qu'une entreprise sur deux chute au bout de cinq années d'exercice". La
première phase, celle du repérage, permet de rencontrer le cédant, les banques et les
cabinets de notaires, "afin de nous placer sur une base de prix correcte et
viable. Dans le département, la valeur moyenne de la cession des établissements
hôteliers, murs et fonds, représente environ 3 MF".
20 % du montant de l'acquisition
L'aide proprement dite s'effectue sous forme d'avances remboursables. "Pour cette
première année, les fonds proviennent directement du conseil général." Cette
avance remboursable à taux nul représente 20 % du montant d'acquisition, plafonné à
600 000 francs. Le remboursement s'effectue en quatre années après un différé de trois
ans. Derrière ce soutien financier, les partenaires mettent sur pied un suivi de gestion,
exercé sur trois années. "Cette évaluation, effective tous les six mois, ne
porte pas uniquement sur les chiffres, souligne Dominique Salvi, mais également
sur les méthodes de travail, de commercialisation, de gestion etc." Apparemment,
l'idée de la présence dans ce comité de pilotage d'un professionnel qui pourrait
éclairer le jeune repreneur de son expérience, semble prendre forme.
Reste donc, une fois les entreprises repérées et le principe de l'avance défini, à
trouver de jeunes repreneurs. Réalisé sur un Grand Ouest, ce repérage devrait notamment
s'effectuer dans les CCI, "qui regorgent de jeunes gens porteurs de projets
d'entreprises. Il faudra définir les profils et surtout ne pas avoir peur d'éliminer les
candidatures qui ne feraient pas preuve de professionnalisme".
O. Marie
L'HÔTELLERIE n° 2630 Hebdo 9 Septembre 1999