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Visite de Lionel Jospin en Corse

Banques et paillotes : deux dossiers sensibles

Aucune annonce spectaculaire. La visite de 48 heures que Lionel Jospin a effectuée en Corse les 6 et 7 septembre derniers n'avait pour seul but que de réaffirmer les grands principes de la politique que le gouvernement mène dans l'île depuis plusieurs mois déjà.

Au cours de ce premier déplacement officiel depuis son arrivée à Matignon - mis à part pour un hommage au préfet Claude Erignac en février 1998 - Lionel Jospin s'est attaché à renouer le dialogue entre la Corse et l'Etat, posant la renonciation à la violence comme préalable. Aucune annonce spectaculaire donc, mais le Premier ministre avoue avoir été surpris du blocage engendré par l'absence de financement de l'économie insulaire. "Je ne parle pas du dossier de la fiscalité ou de la négociation des aides publiques dans le cadre du contrat de plan Etat-Région, a-t-il souligné, mais bien du financement de l'activité économique." En effet, Lionel Jospin affirme - au cours des nombreux contacts noués avec la société civile insulaire - avoir pris la mesure du blocage. "Au-delà des dossiers d'actualité : la paralysie de l'activité du Crédit Agricole pris dans la tourmente judiciaire ou de la CADEC (Caisse de développement de la Corse) qui ne reprendra pas ses activités de prêts, j'ai découvert qu'il existe un autre problème, aux raisons différentes et plus anciennes : c'est la frilosité des banques qui se refusent à intervenir sur le marché local."
Face à cette situation, le Premier ministre affirme que l'Etat sera aux côtés de la collectivité territoriale de Corse dans son projet de constitution d'un institut régional de participation et surtout, qu'il usera de tout son pouvoir pour inciter la BDPME et la SOFARIS à revenir dans l'île de beauté. Un premier contact était de toute façon programmé pour le 14 septembre dernier. Enfin, alors que les propriétaires de paillotes commencent à se faire entendre pour obtenir un nouveau sursis à la destruction de leurs établissements, (ils s'étaient engagés par écrit à débarrasser les lieux au 31 octobre prochain), le Premier ministre a rappelé que toutes les constructions illégales sur le domaine public maritime ayant fait l'objet d'une décision judiciaire définitive et sans appel devront être détruites : si ce n'est pas par les propriétaires eux-mêmes, ce sera par la force publique. Le feuilleton des paillotes corses n'est donc pas encore terminé...
L. Peretti


L'HÔTELLERIE n° 2633 Hebdo 30 Septembre 1999

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