Rubrique animée par
Pascale Carbillet.
Exclusivement réservée aux établissements abonnés. pcarbillet@lhotellerie-restauration.fr
Comprenez que si j'ai écrit cette page, ce n'est en aucun cas pour dénigrer mais
uniquement pour faire prendre conscience à certains de quelques réalités.
Propriétaire d'un hôtel 2 étoiles sur la côte sud des Landes, mon mari et moi
sommes souvent confrontés à l'attitude suspicieuse de nos clients désirant voir une
chambre avant de réserver.
Bien souvent, ils nous expliquent la raison de leur comportement : certains hôtels
dits 2 étoiles sont de véritables taudis et ils ont souvent été trompés sur la
marchandise...
Nous ne pouvons que comprendre leur position et compatir...
Il est très (trop) fréquent de voir sur notre côte très touristique des hôtels 2
et 3 étoiles sans salle de bains, insalubres, ouverts au mépris de toutes règles de
sécurité (que devons-nous comprendre ?), vendant leurs chambres à des prix dépassant
l'entendement.
La région étant très touristique, on peut comprendre que ces hôtels, ne travaillant
souvent que trois ou quatre mois dans l'année, souhaitent "faire leur beurre"
pendant qu'ils le peuvent.
Les clients se font prendre au piège la première fois puis l'année suivante, ils
s'organisent mieux et se dirigent bien souvent vers des hôtels de chaîne où ils savent
qu'ils trouveront une chambre salubre et une literie correcte.
Les hôteliers indépendants se plaignent ensuite de leur mauvaise saison durant
laquelle le potentiel de personnes à "escroquer" s'amenuise d'année en
année...
En aucun cas et à aucun moment, ils ne mettent en cause leur prestation (je les
entends au cours des réunions FDIH auxquelles nous participons). Il est d'ailleurs
étrange de constater que les hôteliers qui se plaignent le plus sont également ceux qui
possèdent des hôtels qui, à mon avis, ne sont pas dignes de 2 voire 3 étoiles... et
qui parfois ne devraient même pas être ouverts.
Il est donc facile de se plaindre des hôtels de chaîne qui "nous enlèvent le
pain de la bouche", "nous volent nos clients" etc...
Pourquoi ne se poserait-on pas la question à l'envers : "Pourquoi nos clients
préfèrent-ils de plus en plus les chaînes d'hôtels ?"
En tant qu'hôtelier indépendant, j'ai souvent honte de faire partie de la même
corporation que ces professionnels qui, au bout de 30 ans d'exercice, n'ont jamais jugé
bon de changer une moquette, une tapisserie, d'installer des prises de terre ou des salles
de bains dignes de ce nom, sans parler des normes de sécurité.
Pour les hôteliers qui prétendront que ces rénovations sont impossibles, nous tenons
à préciser que nous effectuons des travaux d'amélioration et de rénovation chaque
année dans notre établissement bien que nous ne réalisions pas un énorme chiffre
d'affaires... et malgré cela, nous dégageons des bénéfices. Et surtout, nos clients
apprécient !
Comment peut-on expliquer que les étoiles NN obtenues en 1988 n'aient jamais été
remises en question à l'aube de l'an 2000 ? Cet état de fait en arrange certains mais
que peuvent penser nos clients ? Une mise à jour des étoiles serait la bienvenue.
Alors, Mesdames et Messieurs les hôteliers indépendants, plutôt que de continuer à
considérer les hôtels de chaîne comme nos ennemis, battons-nous avec leurs armes qui
sont souvent celles de la qualité ou au moins de la constance (rénovations fréquentes,
panneaux lisibles, peinture non écaillée...) parfois au détriment de l'aspect humain
mais l'aspect humain nous le possédons déjà. Je pense que nous en sortirons gagnants.
Et surtout, l'hôtellerie indépendante redorera son blason, et nos clients seront plus
nombreux et plus confiants.
C.M. des Landes
Je compte ouvrir d'ici peu un bar-restaurant, et sais que certains affichages sont obligatoires. Vous serait-il possible de me donner plus de précision sur ce sujet ? Où puis-je m'adresser pour faire exécuter ces panonceaux ? (C.M. de Paris)
De nombreux textes obligent en effet certains affichages dans les cafés et les
restaurants.
Vous disposez d'un bar et êtes titulaire d'une licence IV. Tout d'abord, et bien
qu'aucune disposition d'ordre législatif ne l'impose, le préfet peut, comme c'est le cas
à Paris, rendre l'affichage d'un panonceau licence IV obligatoire sur la devanture des
débits de boissons titulaires de cette licence. En outre, l'article L 77 du Code des
débits de boissons et des mesures contre l'alcoolisme vous imposent d'afficher dans votre
salle principale la reproduction du titre IV du Code relatif à la Répression de
l'ivresse publique et à la protection des mineurs contre l'alcoolisme. Vous devez de plus
vous conformer à la réglementation relative à l'information du consommateur : à
l'extérieur de votre établissement, vous devrez afficher de manière visible et lisible
les prix (Toutes taxes comprises) des 9 prestations les plus couramment servies (la tasse
de café noir, le demi de bière à la pression, un plat du jour, un sandwich, une
bouteille de bière, un jus de fruits, un soda, une eau minérale, un apéritif anisé) et
la contenance de chacune des boissons, ainsi que les prix au comptoir, en salle ou en
terrasse s'il y a des différences. A l'intérieur du débit de boissons, vous devrez
afficher les prix de toutes les boissons servies.
En ce qui concerne le restaurant, l'affichage des menus et de la carte devra également se
faire à l'intérieur et à l'extérieur comme il est prescrit par l'arrêté du 27 mars
1987 modifié par l'arrêté du 29 juin 1990. A l'extérieur, l'affichage devra là encore
être visible et lisible, et devra comporter l'ensemble des mets servis ainsi que leurs
prix nets TTC. Si le personnel est rémunéré au service, il doit être écrit
"service compris", et s'il est rémunéré au fixe, la mention "prix
nets" doit être indiquée. L'affichage devra se faire pendant la durée du service
et au moins à partir de onze heures trente pour le déjeuner et de dix-huit heures pour
le dîner. Dans le cas où certains menus ne sont servis qu'à certaines heures de la
journée, cette particularité doit être clairement mentionnée dans le document
affiché. A l'intérieur du restaurant, vous devrez en plus afficher toutes les boissons
que vous proposez, leur prix ainsi que leur contenance.
Pour réaliser ces divers affichages, vous pouvez vous adresser au Menu Parisien qui est
spécialisé dans ce domaine :
Le Menu Parisien
35 rue des Trois Bornes
75011 Paris
Tél. : 01 43 57 32 31
Fax : 01 43 55 86 52
J'envisage de licencier l'un de mes salariés qui est régulièrement absent sans jamais donner de justification. Pourriez-vous m'indiquer la procédure à appliquer afin de respecter la loi, car je ne désire pas qu'il puisse contester son licenciement. (S.R. de Fréjus)
Vous reprochez à votre salarié de nombreuses absences injustifiées, et désirez de ce fait mettre fin à la relation de travail qui vous lie avec lui. Ces absences injustifiées, désorganisant l'entreprise, sont susceptibles de constituer une cause réelle et sérieuse de licenciement pouvant attester, si elles sont suffisantes, la qualification de faute grave. Vous devrez donc tout d'abord convoquer votre salarié à un entretien préalable par lettre recommandée avec accusé de réception ou remise en main propre contre décharge. La lettre de convocation doit contenir l'objet de la convocation, à savoir le fait que vous envisagez son licenciement. Attention, il ne doit pas transparaître de la lettre que votre décision est déjà prise, car l'entretien est destiné à tenter de concilier les parties en présence. Cette lettre doit contenir l'objet de l'entretien, la date, l'heure et le lieu de l'entretien et doit rappeler que le salarié peut se faire assister par une personne de son choix appartenant à l'entreprise ou par un représentant du personnel ou bien encore par une personne inscrite sur la liste dressée par le préfet. L'entretien ne pourra pas avoir lieu moins de cinq jours ouvrables après la réception de la lettre si votre entreprise ne comprend pas de représentant du personnel. Attention également sur ce point, car le délai ne commence à courir qu'à compter du jour suivant celui où le salarié a reçu la lettre. De plus, les dimanches et jours fériés ne sont pas considérés comme des jours ouvrables. Le délai expirant le dernier jour à vingt-quatre heures, ce ne sera donc qu'à partir du sixième jour ouvrable suivant, et pendant les heures de travail, que pourra avoir lieu l'entretien. A l'issue de cette entrevue, vous pourrez lui notifier votre décision par lettre recommandée avec avis de réception. Cette lettre ne pourra être envoyée moins d'un jour franc après la date de l'entretien préalable, c'est-à-dire que 24 heures doivent obligatoirement s'être écoulées entre la fin de l'entretien et l'expédition de la lettre. Celle-ci doit comporter la décision de licenciement, le rappel des motifs qui vous ont amené à prendre cette décision, le rappel du déroulement de l'entretien préalable, et doit également indiquer la durée du préavis que devra effectuer le salarié (sauf si vous l'avez dispensé d'effectuer ce préavis). Si vous respectez donc cette procédure, vous n'aurez pas à craindre d'attaque de la part de votre employé.
L'HÔTELLERIE n° 2633 Hebdo 30 Septembre 1999