La Chêneraie à Saint-Raphaël
Après quatre années inégales, la famille Haillot entend développer la notoriété de son établissement de Saint-Raphaël grâce à Internet. Objectif : améliorer la rentabilité d'un établissement dont le taux de remplissage à l'année reste faible.
Dans l'hôtel-restaurant La
Chêneraie, sur les hauteurs boisées de Saint-Raphaël, l'expression "ambiance
familiale" n'a jamais été autant méritée... Laurence Haillot, ancienne du groupe
Accor, gère son affaire et ses employés comme on tient sa maison : sa mère entretient
les chambres, son oncle uvre en cuisine et son mari, chef d'une entreprise de
maçonnerie/rénovation, met la main à la pâte pour le service. "Ces meubles-là
ont été fabriqués par mon père, qui était ébéniste. Et ce tableau est de ma
cousine, artiste peintre...", explique Laurence Haillot en arpentant les trois
salons du manoir victorien, son dernier né dans les bras. Installée depuis 1994 dans la
bâtisse "de style anglo-normand" construite en 1892, la famille Haillot,
d'origine champenoise, la transforme en hôtel-restaurant haut de gamme sans pour autant
chercher les étoiles. Le parc de 4 000 m2 donnant d'un côté sur la mer, de l'autre sur
la chaîne de l'Estérel, et les huit chambres aux noms de fleurs finissent de donner un
charme paisible à l'établissement, au cur d'une Côte d'Azur par endroits
défigurée par le béton. "Les gens sont comme chez eux. Ils nous connaissent :
ce n'est pas le genre qui aime être entouré par toute une batterie de serveurs",
continue la jeune femme.
Ciblant au départ la clientèle de proximité des professions libérales et des
entreprises, la famille s'est vite aperçue que le bouche à oreille était le mode de
communication le plus efficace.
Une clientèle d'habitués
Touristes revenant d'une année à l'autre, patrons cherchant une retraite discrète pour
quelques jours, équipes sportives : rapidement se forme une clientèle d'habitués. Avec,
parfois, un petit coup de pouce de la chance. "Un client américain nous a fait de
la publicité en vantant notre hôtel dans le courrier des lecteurs du San Francisco
Chronicle ; depuis nous avons une clientèle régulière en provenance des Etats-Unis."
Une communication qui a été enrichie par le lancement d'un site Internet de
présentation et réservations, relié à celui de l'office de tourisme de Saint-Raphaël.
Cela pourrait bien être le moyen de passer à la vitesse supérieure, alors que
l'établissement a encore une belle marge de progression. Avec un chiffre d'affaires de
1,2 million de francs en 97, l'équipe familiale visait une augmentation de 20 % en 98.
"Des chiffres modestes,
dus au taux de remplissage de nos chambres d'environ 20 % sur l'année. Mais nous avons
passé les quatre premières années les plus difficiles, la cinquième devrait être
meilleure." En attendant le bilan de l'exercice 1999 et en espérant le
classement aux Relais et Châteaux.
L'HÔTELLERIE n° 2633 Hebdo 30 Septembre 1999