Rubrique animée par
Pascale Carbillet.
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Je viens de recevoir la lettre de démission de mon employé, et ce dernier doit effectuer un préavis d'un mois pour cesser de travailler le 22 octobre 1999. Depuis le début de l'année, il a pris deux semaines de congés payés, et il lui restera donc, au 22 octobre, huit jours et demi de congés payés. Puis-je demander à mon salarié de prendre ses jours de congé durant son préavis ? (R.J. de Lens)
Les jours de congés payés sont un droit dont votre employé bénéficie, car ils rétribuent le travail qu'il a effectué dans votre entreprise. Ainsi, si vous le forcez, lors de son préavis, à prendre ce qui lui reste de congés payés, vous l'empêchez par là même de travailler pendant huit jours et demi et donc d'être rémunéré pendant cette période. Si vous adoptez une telle attitude, vous lui interdisez donc de prétendre à une rémunération à laquelle il a légitimement droit. Deux solutions sont donc envisageables si vous souhaitez qu'il prenne ses congés restant pendant sa période de préavis : soit vous établissez ensemble un accord entérinant le fait que votre salarié prenne ses congés payés durant le préavis, soit vous lui imposez de prendre ses congés durant son préavis mais lui versez en complément une indemnité de préavis égale à la somme qu'il aurait touchée s'il avait effectivement travaillé au lieu de partir en congé.
Un ami m'a vanté les mérites de la viande de daguet. De quoi s'agit-il exactement ? Pourriez-vous m'indiquer, également, l'adresse de quelques fournisseurs ? (G.C. de Villers-en-Arthies)
Un daguet c'est un cervidé mâle qui a des bois et non des cornes et qui est dans sa
deuxième année. Cela peut donc être un jeune chevreuil, un jeune cerf ou un jeune daim
par exemple. On appelle ces animaux ainsi car ils possèdent des petits bois qui sont de
simples pointes rappellant la forme d'une dague. Etant donné l'âge de ces animaux, leur
viande est particulièrement tendre et peut se cuisiner facilement de diverses manières.
Il est à noter que les femelles possèdent les mêmes qualités et que les éleveurs
proposent sous la même appellation de daguet des animaux mâles ou femelles. Vous pouvez
vous procurer facilement la liste des éleveurs de votre région auprès de votre
direction départementale de l'Agriculture et de la Forêt. A titre indicatif, voici
quelques adresses d'éleveurs :
L'Etang
41360 Epuisay
Tél. : 02 54 23 49 19
Fax : 02 54 23 62 48
Syndicat des éleveurs de daims
Laplanque
12240 Pradinas
Tél. : 04 68 22 65 28
Fax : 04 68 22 54 60
Rouergue Pyrénées Grand Gibier SARL
Confetery
09500 Lapenne
Tél. : 05 61 67 60 74
Fax : 05 61 60 20 70
Retraité depuis 1993 et toujours membre de la FNIH, j'ai à divers titres
participé depuis 1949 à l'action syndicale hôtelière.
Cela m'autorise, du moins je l'espère, à clamer mon indignation devant le spectacle
inhabituel, inqualifiable, que donne aujourd'hui le syndicalisme hôtelier des
Hautes-Pyrénées dont les membres sont amenés, sournoisement, à prendre position sur un
problème purement lourdais opposant le maire, M. Douste-Blazy,
à la profession.
Si certains regrettent que les 4/5es de l'hôtellerie locale (près de 200
établissements) aient rejeté la FNIH, après s'être simplement opposés à leur
syndicat l'UHL représentant la Fédération, il convient de rappeler les causes de ce
chambardement.
Né de la décision du maire de Lourdes, sur invitation pressante de la chambre
régionale des comptes, d'avoir à équilibrer le budget de la ville par application de la
taxe de séjour, le mouvement de refus hôtelier ne fut lié à l'origine qu'à la prise
de conscience d'un groupe restreint, dont les membres réunis en association avaient
mesuré avant d'autres les conséquences catastrophiques de ce nouvel impôt.
Manipulée et soumise à des pressions extérieures, parfois amicales mais trop souvent
politiques, l'équipe syndicale alors en place, en négociant la taxe de séjour avec la
municipalité, n'avait commis qu'une seule erreur, mais de taille, celle de croire qu'elle
pouvait faire l'impasse sur le caractère particulier de l'hôtellerie lourdaise.
Accueillant plus de groupes que d'individuels, soumise de ce fait aux oukases de
nombreux lobbies, celle-ci se trouve dans l'impossibilité d'ajouter la taxe aux prix
établis. Par ailleurs,
il faut savoir, surcapacité oblige, que des hôtels trois étoiles de Lourdes proposent
aujourd'hui des pensions complètes à 160 francs TTC.
On peut, à partir de cette donnée, imaginer sans peine les difficultés des autres
catégories à intégrer à l'intérieur de leurs marges un impôt supplémentaire.
Il faut enfin se souvenir que plusieurs maires successifs, après avoir obtenu le vote
de cette taxe de séjour, eurent par le passé la sagesse de surseoir à son application,
mais la situation financière de la ville de Lourdes devait sans doute être alors moins
difficile.
Dès qu'un nombre grandissant de professionnels vint à exprimer son refus amplement
justifié de remplir le tonneau des Danaïdes municipal, j'avais, par l'intermédiaire du
vice-président Jean Biron, alerté la Fédération sur le risque de dérive de ce
conflit, non pour qu'elle règle elle-même un problème "politique" local, mais
au contraire pour qu'elle évite, ce qui se dessinait à l'échelon départemental, une
volonté incompréhensible de mettre de l'huile sur le feu.
Malheureusement un choix différent fut fait à tous les niveaux dans l'espoir d'une
éradication des rebelles. La recherche abusive de reconnaissance et d'autorité de
certains, accompagnée d'interventions extérieures maladroites, intempestives,
agrémentées de quelques qualificatifs injurieux, dont la presse s'est fait l'écho, ont
conduit Jacques Duvin, président départemental, devant le tribunal pour diffamation.
Quelle que soit l'issue de tout ce remue-ménage, il n'en est pas moins vrai que tout ceci
est regrettable et désastreux pour l'unité syndicale dont le président Daguin se dit le
défenseur inconditionnel.
Pour peu, et je m'en inquiète, que l'Union départementale, la FNIH ou la
Confédération à laquelle s'est rallié le nouveau syndicat, désormais majoritaire dans
la deuxième ville hôtelière de France, décide d'intervenir sur l'utilisation des fonds
provenant de ladite taxe pour la promotion de la ville, le moins que l'on puisse dire est
que par aveuglement coupable, autoritarisme et mauvaise appréciation des réalités, le
syndicat départemental aura failli à sa mission de défense des intérêts de ses
mandants. Il fallait que cela soit dit avant que le conflit ne devienne encore plus grave
par le refus quasi inévitable de paiement de l'impôt, maladroitement décidé par le
premier magistrat.
P. Chaubon
Ancien vice-président de l'Union départementale
J'ai répondu à une annonce de serveuse dans le Connecticut (Greenwich) où l'on me proposait 1 000 dollars par semaine et un visa de travail. Or, il s'est avéré que c'était une arnaque, car le patron ne payait pas et le visa était une illusion. Je me suis sentie "roulée" et je souhaiterais mettre en garde d'autres lecteurs contre ce genre de pratiques. (J.J. de Paris)
Plusieurs lecteurs, désireux d'acquérir une expérience à l'étranger, ont attiré notre attention sur les pratiques de certains chefs d'entreprise anglais ou américains. Ceux-ci, n'étant pas assujettis aux règles de droit du travail français, prennent avec leurs salariés des libertés certaines qui ne pourraient pas avoir cours dans notre pays. Aux USA et au Royaume-Uni, le libéralisme est roi, et les règles de droit du travail sont quasiment inexistantes, le contrat étant, d'une manière encore plus forte qu'en France, la loi des parties. Il convient donc avant tout d'être extrêmement méfiant lorsque vous vous trouvez face à des annonces d'emploi à l'étranger. La plupart des hôtels ou restaurants en question font dans leurs offres des propositions alléchantes : l'un promet par exemple le logement, l'autre propose 1 000 dollars par semaine et un visa de travail... Sachez tout d'abord qu'une entreprise ne peut pas vous promettre un visa de travail car un tel visa ne peut être délivré que par les services administratifs du pays en question ; or, aux USA (car l'entreprise en question est basée aux Etats-Unis), l'obtention d'un visa de travail est extrêmement difficile, l'entreprise devant auparavant apporter aux services de l'immigration la preuve qu'elle souhaite vous employer et que, de plus, elle ne peut trouver dans son pays une personne disposant de vos compétences, ceci afin de favoriser l'emploi des travailleurs américains. Une entreprise ne peut donc pas, dans une annonce, promettre un visa de travail. Attention d'ailleurs aux lois concernant l'immigration dans les pays qui n'appartiennent pas à l'Union européenne : si vous ne disposez pas de visa de travail et que vous effectuez un job pour lequel vous percevez un salaire, vous risquez généralement de vous faire renvoyer dans votre pays d'origine et de vous voir interdire l'accès au pays dans le futur. Enfin, avant de vous jeter à corps perdu dans une relation de travail à l'étranger, faites-vous établir auparavant un contrat de travail en bonne et due forme reprenant point par point l'ensemble des engagements pris par l'entreprise, tant en ce qui concerne la rémunération qu'en ce qui concerne les divers avantages liés au poste (nourriture, logement...), et dites-vous bien que ce qui n'est pas écrit dans le contrat ne peut pas être sous-entendu. Le contrat doit donc être clair, non équivoque et ne laissant aucune place à l'interprétation. Ce contrat doit être signé par l'entreprise et vous-même en deux exemplaires dont un doit vous être remis. Ainsi, si l'établissement ne tient pas ses engagements, vous pourrez toujours vous appuyer sur ce document pour démontrer son tort à l'employeur, et en dernier recours demander réparation devant les tribunaux étrangers.
L'HÔTELLERIE n° 2634 Hebdo 7 Octobre 1999