Lycée hôtelier de Toulouse
Le lycée hôtelier de Toulouse accueille chaque année une quinzaine d'élèves en formation FCIL (Formation complémentaire à initiative locale) d'assistant(e) de gouvernante générale des secteurs hôteliers. Il s'agit d'une formation en alternance (18 semaines au lycée, 16 semaines consécutives dans un établissement 4 étoiles ou luxe en France et à l'étranger) organisée en partenariat avec l'Association des gouvernantes générales des grands hôtels. Positionné un peu plus haut que le brevet professionnel de gouvernante, ce FCIL s'adresse à des élèves de niveau post-BAC et BTS. Ils sont sélectionnés sur dossier, et sur la base de compétences personnelles bien spécifiques. "Nous prenons des gens matures, motivés, des fortes personnalités, explique Monique Bian, responsable de la formation, et pas uniquement des jeunes issus de la filière hôtelière." La maturité des étudiants, à la sélection, est notamment appréciée à travers leur manière de prendre la parole, de se tenir, de se présenter. "On est très attentif au look des candidats, à leur naturel, à leur brio. On regarde comment ils se mettent en valeur. Les gouvernant(e)s que nous formons vont évoluer dans des établissements très luxueux, à Paris, sur la Côte d'Azur, en Normandie, dans la région des châteaux de la Loire etc.. On doit les sentir capables d'incarner et de valoriser l'image des palaces qui les emploieront. Leur personnalité est importante, car le métier qui les attend est éreintant."
Une formation en constante évolution
En prise directe avec le marché du travail, le contenu de la formation évolue chaque
année en fonction des besoins et des remarques qu'expriment les professionnels du
secteur, à savoir les gouvernantes générales elles-mêmes, réunies au sein de
l'association présidée par Nicole Spitz, également partenaire d'une formation
équivalente dispensée à Strasbourg. Côté débouchés, les étudiants n'ont guère de
souci à se faire : ils sont souvent embauchés avant même la fin de leur formation. Il y
a davantage de postes à pourvoir que de jeunes arrivant au terme de leur formation.
D'ailleurs, bouche à oreille aidant, les directeurs d'hôtel appellent désormais le
lycée pour avoir quelqu'un. Les propositions ne viennent pas seulement de France. Il y a
de plus en plus de palaces étrangers (belges, anglais ou encore égyptiens) demandeurs.
"Cela ne fait que commencer, estime Robert Canton, proviseur du lycée
hôtelier de Toulouse. Les jeunes gouvernantes qu'on forme iront travailler dans le
monde entier, et dans les plus beaux hôtels qui soient. On leur offre des opportunités
exceptionnelles." Certaines gouvernantes vont également travailler dans le
milieu hospitalier qui les réclame à son tour pour mieux répondre aux attentes
relationnelles des patients.
Des fonctions de manager
Pour donner de dignes successeurs aux élèves de l'Ecole de Besançon qui a longtemps
été le creuset de toute la profession, le lycée hôtelier de Toulouse met l'accent sur
la gestion des ressources humaines, l'organisation, l'encadrement, le droit social,
l'animation d'équipe, la conception de produits, le comportement. Une dizaine
d'intervenants viennent éclairer les modules de formation (responsables des relations
humaines de groupes hôteliers, gouvernantes...), et présenter les difficultés qui
attendent les étudiants. En tant que responsable des services d'étage, la gouvernante
générale (avec son assistante), qui dépend directement du directeur de l'hôtel, a des
fonctions de manager : elle gère son budget et un personnel souvent nombreux,
hétéroclite et d'origine étrangère (femmes de chambre, valets, équipiers, lingères,
couturières, fleuristes...), dont elle assure la formation, et qu'elle motive. Elle
intervient également dans tout ce qui concerne l'entretien et la décoration de l'hôtel,
les relations avec les fournisseurs, le renouvellement du matériel, de la literie, etc.
En trois ans, deux élèves du lycée hôtelier ont été nommées assistantes de
gouvernante générale, et une élève, Caroline Branover, est déjà passée gouvernante
générale, au domaine de Beauvris (37). En fonction des établissements et du travail
fourni, les gouvernantes générales gagnent de 16 000 à 30 000 F par mois, les
assistantes de 9 000 à 12 000 F, les gouvernantes d'étage de 7 500 F à 10 000 F.
L'HÔTELLERIE n° 2634 Hebdo 7 Octobre 1999