Transmettre son entreprise à ses enfants
La reprise de l'en-treprise
par ses enfants est souvent pour le chef d'en-treprise source de grande fierté. En effet,
quel plus grand bonheur existe-t-il que de transmettre l'outil de travail que l'on a
soi-même façonné, monté, que l'on a su faire évoluer au gré des jours et su faire
traverser les diverses tourmentes de l'existence ?
Il serait certainement dom-mage que le fruit de cette vie de labeur soit anéanti par une
transmission mal préparée. Or, c'est malheureusement ce qui arrive à un trop grand
nombre d'entreprises chaque année. La transmission de l'entreprise est en effet une
opération éminemment com-plexe qui obéit à des règles multiples et changeantes selon
les situations particulières dans lesquelles on se trouve. Ne pas prendre en compte l'une
de ces règles peut entraîner ipso facto des conséquences sur la valeur effectivement
transmise et donc sur les différents droits de succession à payer.
Tous les domaines dans lesquels évolue l'entreprise sont visés par la transmission du
fonds de commerce : le droit du travail, le droit des sociétés (quel est le statut le
plus avantageux dans l'optique d'une transmission ?), le droit fiscal (comment faire pour
payer le moins de droits en cas de transmission ?) pour ne citer qu'eux. S'il n'a pas
préparé la transmission de son entreprise, l'entrepreneur ou son repreneur s'expose à
des charges très lourdes.
Depuis plusieurs années pourtant, la législation fiscale tend à faciliter de plus en
plus la transmission anticipée des entreprises, et essaie de dissuader au maximum les
chefs d'entreprise de transmettre leur entreprise par la voie de l'héritage. Le domaine
des CHR étant l'un de ceux dans lequel la personnalité du chef d'entreprise est
extrêmement importante, cet élément doit absolument être pris en compte par les
professionnels dans leur plan de transmission. La disparition d'un restaurateur réputé
pour sa cuisine dépréciera par exemple fortement la valeur du fonds s'il n'a pas
auparavant pris soin de transmettre son savoir-faire à ses seconds ou à ses enfants. Le
propriétaire d'un café insuffle à son établissement une vie et une ambiance que la
clientèle recherche avant tout. Si le repreneur ne prend pas cette donnée essentielle en
compte, il y a fort à parier que sa clientèle prendra vite la tangente. Autant
d'éléments que vous devez prévoir pour que la transmission de votre entreprise soit
réussie.
L'HÔTELLERIE n° 2635 Hebdo 14 Octobre 1999